Le rôle du Canada en Afghanistan et la mort de Ben Laden

Publié le 02 mai 2011 par Hugo Jolly

Ça y est! Ben Laden est mort. Bon débarras!


Néanmoins, cela ne donnera rien concrètement, puisqu’une grogne anti-états-unienne se perpétuera contre les exactions commises par cet État impérialiste et la mort du présumé chef d’Al-qeada, un groupe rappelons-le, créé et financé par Washington, servira en fait de canalisateur des forces «islamistes», puisque cette mort sera considérée comme «le martyr Ben Laden». Et d’autre part, il ne fut pas exécuté, comme le rapportent les médias conciliants de l’Empire, mais bel et bien assassiné, par des forces étrangères aux frontières pakistanaises. Ça change quoi, me direz-vous, puisqu’enfin il est mort? Côté légal, même si George Walker Bush Jr a plus de sang que Ben Laden sur les mains, on ne m’accuserait pas de l’avoir exécuté si je le descendais d’une balle sur le sol états-unien, mais bien de l’avoir assassiné, illégalement, en sol étranger. Les mots ici, ont leur sens.

Et par ailleurs, Ben Laden était-il le véritable souci de Washington? Les missions états-uniennes qui se sont succédé après le 11 septembre 2001, ne reflètent pas ce désir ultime, car depuis, en Afghanistan, un dictateur fut installé et trône toujours. En effet, Hamid Karzaï n’a jamais été élu démocratiquement et vient directement d’une filiale pétrolière, appartenant jadis, à Chevron (UNOCAL).  Et depuis l’érection de ce gouvernement fantoche, les ressources naturelles et humaines furent privatisées et mises à rabais aux plus offrants. Les troupes de la «coalition» de l’OTAN, n’en déplaise aux détracteurs, protègent conséquemment une dictature en Afghanistan. Une dictature conciliante quant à mettre à rabais, sur le marché international, ses richesses tant naturelles qu’humaines et soucieuse de donner aux impérialistes états-uniens, un lieu stratégique dans la région.

Et ailleurs, comme en Irak, il en est de même. Depuis la chute du défunt Raïs, Saddam Hussein, le pétrole fut privatisé et les syndicats irakiens ont subit des pertes énormes en termes d’acquis sociaux. Et que dire des pertes humaines irakiennes, depuis l’invasion illégale de ses frontières par les forces de la coalition anglo-saxonne? Des centaines de milliers de morts… Qui les vengera, eux? Probablement un autre «Ben Laden», puisque c’est un peu comme ça qu’on les crée naturellement, ces «terroristes».

Naturellement…, voilà d’ailleurs la faille de toute l’histoire. Effectivement, Washington n’est pas étranger à la création du réseau Al-qeada. C’est en effet Washington qui a financé en grande partie le réseau islamiste, récupéré à l’époque, pour constituer une force de frappe contre les Russes, occupant alors l’Afghanistan. Washington était donc le pyromane et le pompier à la fois. Comment alors ne pas se demander, le jour de la mort de cet outil devenu désuet, qu’adviendra t-il des financiers de ce terroriste?

Or, depuis l’invasion de l’Afghanistan par les forces impérialistes de l’OTAN, des tas d’autres Coups d’État ont eu lieu et ont été surtout, financés et orchestrés par Washington. Ce même État voyou a également soutenu des dictatures sanguinaires, tant en Égypte qu’en Tunisie, que dans plusieurs pays africains.

Et pour le terrorisme étatique perpétré par Washington, qui les fera payer? Qui imposera des sanctions économiques, aux financiers d’Al-qeada, une mouvance qui a reçu pas moins de quelques milliards de dollars des mains de la CIA, l’entité terroriste financée par Washington?

Ou n’est-ce encore finalement, qu’une double-mesure, parmi tant d’autres, concernant cet État voyou qu’est Washington?

Chose certaine, ce n’est pas la mort d’un ancien agent de la CIA, à savoir Oussama ben Laden, qui apaisera la grogne populaire contre les exactions commises par les États-Unis d’Amérique. Et parions qu’au contraire, cette grogne populaire ne fera que s’accentuer. Rappelons-le, pour les quelque 2996 victimes new-yorkaises d’un attentat commis par on ne sait trop qui encore, Washington a fait couler le sang de centaines de milliers d’innocents, dans plusieurs pays du monde, ironiquement à l’aide d’Armes de Destruction Massive.

La mort de ben Laden est-elle donc une satisfaction commune, ou le résultat patent d’une politique vengeresse ironisée par un État terroriste, ayant perdu le contrôle sur ses propres outils de destruction massive?