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Christobal Lebouquetin (14ème épisode de Brise-miche)

Publié le 03 mai 2011 par Ctrltab

Christobal Lebouquetin (14ème épisode de Brise-miche)

Christobal Lebouquetin, seul, chez lui, se regarde dans la glace. C’est un petit homme habillé de manière excentrique. Brise-moi surgit du miroir. Christobal le regarde d’un œil rond mais nullement inquiet. Brise-moi prend la parole :

- Je me permets de prendre la parole car je sais que vous ne la prenez jamais. C’est d’ailleurs l’une de vos forces. Moi, je suis trop bavard. C’est sûrement l’une de mes faiblesses. Et je ne suis pas prêt de me taire, bien que tous les vivants voudraient bien me fermer le clapet. D’abord, rassurez-vous, même si vous n’avez l’air nullement effrayé, je ne suis pas vous, vous vous n’êtes pas soudainement transformé en clown grotesque –même si, au départ, vous ne ressemblez pas non plus à grand-chose, il faut bien dire. (Christobal, comprenant que cela va prendre un certain temps, va s’asseoir dans son club et allume un cigare) Je vous ai observé depuis un moment et vous me semblez être la personne idéale. Je suis un revenant dont nul ne reveut. Le monde actuel est bien trop civilisé aujourd’hui pour des créatures de mon espèce. Je ne vous demande pas de faire un pacte avec le diable mais avec la mort. Je sais pourquoi vous avez perdu la langue, je sais pourquoi vous perchez les femmes, je sais pourquoi vous recherchez le beau. Vous êtes habitué à ce qu’on vous sollicite mais c’est bien la première fois qu’une figure hors du réel vous présente ses services. Un peu de veine et du hasard se présentent à vous, saisissez-les ! Il n’y a pas de piège ou de retour précipité en arrière… ou en avant. Je vous offre juste l’occasion d’enlever vos œillères, d’avoir une vision plus large du monde, de la vie… sans substance illicite ou excès mortel… la création en grand, sur un plateau d’argent ! J’irais parcourir le monde pour vous amener les inspirations les plus folles. Je me glisserais dans le hammam des femmes pour entendre leurs secrets. Je sentirais leurs désirs qui palpitent et qui n’ont pas encore eu le temps de s’exprimer. Je vous les confierais. (silence) Pourquoi vous ? Parce que votre maison de couture manque encore un peu d’âme. Elle est trop jeune, elle ne repose sur aucun os à ronger. Et puis, vous avez un apprenti, Romain,  que j’aimerais avoir à l’œil. Vous voyez, je ne vous mens pas, ma démarche n’est pas sans intérêt personnel. Mais c’est bien vous que j’ai choisi (silence) Pourquoi ? Parce que vous pouvez me regarder en face sans avoir peur de moi. Alors, marché conclu ? Yalla !


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