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Trek dans la jungle de Loksado : dur dur !

Publié le 26 novembre 2010 par Laboiteavoyage @laboiteavoyage

Il y a des centaines de possibilités de randonnées autour de Loksado, petit village des plateaux du Pegunungan Meratus, à Kalimantan Sud. Des chemins mènent à travers les collines vers d’autres villages, la plupart traversant des petits cours d’eau via des ponts suspendus. Et puis il y a les treks dans la jungle.

L’itinéraire d’Amat, notre guide, combine un peu les deux, avec tout de même une forte dominante de jungle. Nous partons pour un trek de deux jours, avec un petit sac sur le dos contenant le strict minimum. Loin d’être de grands sportifs, nous aimons bien marcher et la plupart de nos voyages comportent toujours un volet marche ou randonnée. On aime le côté nature, le vert des rizières, la puissance des cascades, la densité de la jungle (à petite dose la jungle, hein !), et découvrir la faune et la flore. C’est un peu tout ça que nous sommes venus chercher à Loksado.

Il fait un temps magnifique en ce mercredi matin. L’énorme orage de la veille au soir ne nous avait pourtant pas rassurés…

Soleil radieux au départ du trek (Loksado, Kalimantan Sud, Indonésie)

Départ du village à 9h du matin. Nous grimpons sur des deux-roues pour atteindre en cinq minutes le village de Malaris, à 1,5 km au sud de Loksado. C’est de là que la balade commence.

Au début, trop facile !

Nous parcourons des chemins bétonnés à l’ombre des arbres, la balade est agréable. Peu à peu, l’asphalte disparaît pour laisser place à un sentier plus étroit, qui nous mène au paisible village de Luapangan, avec ses petites maisons en bois sur pilotis et ses cochons sauvages gambadant ça et là.

Début du trek (vers Malaris, Kalimantan Sud, Indonésie)
On pénètre doucement dans la jungle (vers Luapangan, Kalimantan Sud, Indonésie)
Première traversée de ruisseau (vers Malaris, Kalimantan Sud, Indonésie)

Nous traversons le premier d’une longue série de ruisseaux. Pour l’instant, pas de difficulté : l’eau des ruisseaux est assez basse, le courant est faible, et il y a toujours quelques pierres bien disposées pour servir de marchepied.

Au cœur de la jungle, ça se complique

Rapidement, nous entrons vraiment dans la jungle. Il pleut beaucoup ces temps-ci, le sol est donc très glissant. L’atmosphère change aussi : la lumière se fait plus tamisée, les chemins rétrécissent ou disparaissent, l’ambiance sonore devient plus intense.

Dans la jungle, ça se complique (Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)

Les immenses bambous envahissent le paysage, j’aime beaucoup cet univers presque mystérieux ; mais j’avoue que je commence à fatiguer un peu. La boue colle nos chaussures au sol agissant comme une ventouse ; notre pas est donc moins fluide. Et puis parfois la boue est simplement ultra glissante, et j’entends souvent Jean-François qui manque de se casser la figure derrière moi !
Les ruisseaux se multiplient, il faut donc sans cesse sauter sur les pierres, ou carrément y aller pieds nus, pour éviter de bousiller nos chaussures. Je finis par ne plus remettre mes chaussettes après chaque traversée : marre de devoir les enlever toutes les cinq minutes. Amat est adorable, il a compris que je ne voulais pas mettre mes chaussures à l’eau (la chieuse !), il me donne la main à chaque fois, et positionne les pierres pour me faciliter la tâche. Lui est en tongs, il se mouille donc les pieds sans problème. Mais je ne sais pas comment il s’y prend pour faire tout un trek avec des chaussures si peu adaptées. Un vrai cabri !

Le gentil sourire de notre guide Amat (Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)

Pendant les quatre prochaines heures, nous allons évoluer dans cette jungle épaisse et extrêmement humide (95%). Nous faisons une petite pause en haut d’une montée très raide. Nous sommes en nage, et en discutant avec Amat, je m’aperçois qu’il n’a pas une goutte de sueur sur le front, et que son t-shirt est totalement sec. Le contraste avec nous est flagrant : on dirait qu’on sort d’une machine à laver !

Dans la chaleur extrêmement humide de la jungle (Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)

Amat nous explique comment il est devenu guide il y a dix ans. D’abord, il a dû se convertir à l’islam. D’origine Dayak, il n’avait pas accès au travail. C’est une des façons dont le gouvernement fait pression pour répandre l’islam. Ensuite, il s’est fait accompagner deux fois par un Dayak vivant dans la jungle, puis il a refait plusieurs fois le trajet tout seul. Il s’est d’abord perdu, mais il a fini par connaître la jungle comme sa poche ! C’est hallucinant, parce que la plupart du temps, il n’y a même pas de sentier. Armé de sa machette, Amat ouvre la voie devant nous. On est vraiment au fin fond de la jungle !

Une petite pause déjeuner vers midi sur une vieille paillote nous redonne des forces. Amat a apporté son réchaud : il nous cuisine rapidement une soupe de nouilles instantanée que nous engloutissons comme des ogres, avec quelques biscuits et beaucoup d’eau.

Pause déjeuner bien méritée (Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)
Amat nous prépare des nouilles (Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)

Mais l’orage commence à gronder, il nous faut repartir rapidement. Il nous reste une bonne heure de marche pour atteindre le village de Janggar où nous passerons la nuit dans une maison Dayak. Heureusement, au bout de trente minutes, nous sortons de la jungle pour rejoindre un sentier plus praticable. Ça fait du bien de marcher sur du dur !

On retrouve une route praticable, après 4h dans la boue et les ruisseaux (Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)

Vers 13h30, nous arrivons à Haratai, un charmant village perché sur les hauteurs du massif. Des maisons en bambous et en ciment bordent la route, au milieu des palmiers, bananiers et orchidées.

Haratai (Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)

Une nuit chez les Dayak : la déception

Nous arrivons enfin au village de Janggar, un peu avant la pluie. Nous sommes hébergés dans une maison Dayak d’un autre âge : structure en bois sur pilotis, une seule grande pièce et une annexe servant de cuisine, pas de meubles, pas d’eau courante, pas d’isolation. C’est roots ! On s’y attendait un peu, mais on a quand même l’impression d’être dans la maison la plus pourrie du village ! Nous allons donc dormir à même le sol, quant aux toilettes et à la douche, ce sera dans la rivière. Quel bonheur de sentir l’eau fraîche de ce petit cours d’eau après avoir autant sué ! Dehors, la pluie commence à transformer le sol en véritable champ de boue, et l’humidité ambiante restera dans la maison toute la nuit.

Intérieur de la maison Dayak (Janggar, Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)
Notre salle de bain dans la rivière au village de Janggar (Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)
Devant la maison, un sol bien boueux (Janggar, Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)

Dormir dans un confort spartiate et jouer aux aventuriers n’est pas le problème, c’est au contraire une expérience qui vaut le coup, à partir du moment où l’on vit quelque chose de bien humainement. Le problème à Janggar, c’est que nos hôtes ne nous calculent presque pas. Ils nous ont à peine dit bonjour en arrivant, et il n’y a pas plus d’échanges par la suite. Je ne sais pas trop ce qui cloche, mais j’ai quand même envie de mettre ça sur le dos d’Amat.
Les Dayak de Janggar ne parlent pas le Bahasa (la langue officielle). Pas la peine d’utiliser notre guide de conversation et nos rudiments d’indonésien ici. Ça limite déjà la communication. Mais Amat ne joue pas son rôle de relais. Il est Dayak, donc il parle le dialecte, il devrait nous introduire, faire le lien avec tous ces gens qui font des va-et-vient dans la maison une bonne partie de l’après-midi. On tente de poser des questions, mais on obtient des réponses courtes et sans suites. Au bout d’un moment c’est décourageant.

Moi qui pensais que j’allais vivre un truc ressemblant à l’émission « Rendez-vous en terre inconnue »… C’est exactement ça pour le côté roots, mais sans la rencontre entre deux mondes, sans le partage. Nous restons assis par terre tout l’après-midi, à fumer des kreteks et écouter des gens parler un langage qu’on ne comprend pas. C’est déprimant. Amat est assis avec nous, mais il papote avec les locaux, et ne nous fait pas entrer dans le cercle. Pas par mépris, mais par timidité, et parce qu’il n’est pas si à l’aise que ça en anglais. Nous lui avons plusieurs fois posé des questions auxquelles il a répondu à côté : on a bien senti qu’il y avait un problème de langue.

J’avais dormi chez l’habitant au Laos en 2006 (voir l’article Pakse et le plateau des Boloven), dans une maison au confort similaire, avec douche dans la rivière. J’avais beaucoup apprécié ce moment car il y avait eu un réel échange avec les habitants du village animiste.

A 16h45, on nous sert le dîner ! C’est un peu tôt, mais ça va tuer le temps ! Et puis c’est un moment plus convivial avec Amat. Le repas est excellent : du riz avec de jeunes pousses de bambou en sauce, un régal. Nous mangeons copieusement à même le sol, à la mode locale, mais pas en même temps que la famille qui nous héberge.

Dîner dans la maison Dayak (Janggar, Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)

Le chef du village vient quand même nous saluer en début de soirée, et nous remercier d’être venus et de contribuer au développement du village. Il faut savoir que nous donnons une participation pour l’hébergement et la nourriture. C’est très symbolique (100 000 Rp la nuit et les repas pour deux, soit 8€), et c’est normal. Ça représente un petit complément de revenue pour les Dayak qui vivent de peu. Ils cultivent le riz pour leur consommation personnelle, et le clou de girofle, la cannelle ou la noix de muscade pour le commerce.

Nous remettons au chef du village quelques paquets de kreteks (les cigarettes au clou de girofle) pour le remercier de son hospitalité (même si nous ne dormons pas dans sa maison). Le lendemain, nous laisserons aussi à la famille des biscuits pour les enfants (sur le conseil d’Amat).

Le soir, la famille se retrouve devant la télévision, autour d’un petit feu. Amat nous explique qu’ils sont équipés depuis un an. Autrefois, ces veillées étaient consacrées à la discussion. Aujourd’hui, le petit écran diffuse des séries navrantes et prend toute la place. Nous installons notre moustiquaire, histoire de délimiter un peu notre « espace nuit », et nous nous couchons vers 21h, histoire de mettre un terme à ces longues heures de sitting passif.

La nuit est longue et sans sommeil. Je me tourne et me retourne comme une crêpe sur ce sol en bambou qui me rentre dans les os. Il fait froid et très humide, mon sac à viande est trop fin pour me tenir chaud. Je finis par me couvrir avec mon poncho k-way, histoire de couper un peu l’humidité.

Nous nous levons vers 6h30, la tête dans le seau… Je me demande comment je vais faire pour marcher sans avoir dormi. Mais tant pis, j’ai les os qui font mal et les muscles engourdis, il faut que je me lève. Direction la rivière pour un brossage de dents au naturel. Le temps est magnifique ce matin, mais il fait encore un peu frisquet. Alors, pas de douche, nous avons eu trop froid cette nuit, et l’eau de la rivière est glacée.

Dur réveil après une nuit sans sommeil (Janggar, Kalimantan Sud, Indonésie)

De retour dans notre salle de bain naturelle (Janggar, Kalimantan Sud, Indonésie)
Extérieur de la maison Dayak (Janggar, Kalimantan Sud, Indonésie)

Crochet par la cascade d’Haratai

Nous quittons Janggar vers 9h, après un petit déjeuner à base de riz et de potimarron. Jean-François est content. Moi, les petits dej salés, c’est pas trop mon truc. Mais quand on a faim, on mange ! Et c’est toujours mieux que les sardines que j’avais dû engloutir à 6h du matin lorsque j’avais dormi chez l’habitant au Laos !

Nous prenons un sentier boueux au-dessus de Janggar pour rejoindre la cascade d’Haratai. Marche au milieu d’une végétation luxuriante, traversée d’un pont suspendu : nous atteignons la cascade en un bon quart d’heure.

Un des nombreux ponts suspendus de la région (Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)

Elle n’a rien d’extraordinaire, mais ça fait du bien ce petit bout de nature dans le soleil réconfortant du matin. Nous grimpons jusqu’au sommet de la cascade, par un escalier très glissant. Cet endroit semble être bien aménagé pour le tourisme. D’ailleurs, un groupe de jeunes du coin se joint à nous un peu plus tard. Visiblement cette cascade est un lieu de promenade apprécié par les locaux, et facilement accessible par la route.

Cascade de Haratai vue du bas (Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)
La cascade vue du haut (Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)

Retour tranquille à Loksado

Nous faisons demi tour pour repartir vers Loksado. Nous retraversons Janggar, puis Haratai. La balade est agréable, les couleurs sont très jolies dans le soleil du matin. A Haratai, des morceaux de cannelle sont étendus devant les maisons au soleil pour sécher. A côté des modestes demeures en bambou, quelques maisons en dur très colorées semblent indiquer un niveau de vie supérieur à la majorité.

Champ de bananiers vers Haratai (Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)
Cannelle séchant au soleil (Haratai, Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)
Quelques maisons en dur à Haratai, parmi les nombreuses maisons en bambou (Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)

Amat voulait nous faire emprunter un chemin particulier nécessitant de traverser la rivière, mais le niveau de l’eau et le courant ne le permettent pas ce matin. Nous marchons donc hors de la jungle, sur les sentiers et la route, parfois goudronnée, qui descend vers Loksado. On ne peut plus tellement parler de trek, mais à la limite, ça nous convient, vue la nuit qu’on vient de passer ! Et puis marcher sans obstacle le long de la rivière bordée d’arbres presque verts fluo, c’est agréable.

Retour vers Loksado le long de la rivière (Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)

Et la jungle, vue de loin, semble beaucoup moins hostile !

La rivière et au fond, la jungle où on était la veille (Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)

Nous descendons allègrement sur les chemins, et croisons des jeunes à pied et en mobylette qui vont à la cascade. C’est un jour férié aujourd’hui, ils en profitent pour se balader. Ils sont parfois obligés de descendre de leurs engins car la route est raide et en mauvais état, mais ils se débrouillent pas mal. Certains nous demandent de nous arrêter pour nous prendre en photo avec leurs portables. Tiens, ça faisait longtemps !

Des jeunes qui nous ont pris en photo sur le chemin (Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)

Nous traversons de nouveaux ponts suspendus, puis quelques villages, où des familles s’affairent à décortiquer des noix de muscades. La terre du sentier est rouge à certains endroits, c’est magnifique. On aperçoit parfois des morceaux de forêt brûlés sur le flanc des collines pour permettre de planter du riz.

Encore un pont suspendu (Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)
Décorticage des noix de muscade (Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)
Sur le chemin du retour (Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)
Jungle brûlée pour planter du riz (Massif du Pegunungan Meratus, Kalimantan Sud, Indonésie)

De retour à Loksado vers 13h, nous visitons la partie du village située de l’autre côté de la rivière par rapport à notre losmen. C’est plutôt mignon. Les enfants courent devant les maisons, des vendeurs ambulants font des affaires, quelques deux-roues sillonnent la petite rue principale. Pour rentrer au losmen, nous devons traverser la rivière sur un pont complètement tordu par les nombreuses crues. Il est encore en service, mais il faut faire preuve d’une certaine souplesse pour se hisser sous les morceaux de tôle et de bois.

Un pont abimé par les crues, mais toujours utilisé (Loksado, Kalimantan Sud, Indonésie)

Nous déjeunons avec Amat dans un warung du coin. Ca y est, notre calvaire est terminé, on va pouvoir aller se reposer dans une vraie chambre !

Fin du trek : déjeuner avec Amat au warung du coin (Loksado, Kalimantan Sud, Indonésie)

Épilogue

Sur le moment, il faut dire que ce trek ne nous a que moyennement enchantés. La nature est belle, mais notre itinéraire comportait trop de jungle avec des passages pas évidents. Et « faire de la jungle », juste pour le plaisir d’en baver, je ne vois pas trop l’intérêt. C’est vrai aussi qu’on s’attendait à voir d’autres types de paysages : rizières, cascades en pagaille… L’autre aspect négatif, c’est la rencontre stérile avec les Dayak, ancien peuple cannibale et coupeur de tête, aujourd’hui civilisés mais vivant encore bien en marge de la société, en tout cas dans certaines régions. On aurait tellement aimé partager des histoires avec eux !

Avec le recul, je suis contente d’avoir fait ce trek : c’est aussi pour moi une façon de repousser un peu les limites (même s’il n’y avait rien d’extrême dans cette excursion), de s’adapter à la situation, et de bouger un peu mon popotin ! On est toujours fier d’être allé au bout de quelque chose qui a été un peu pénible. Une expérience à vivre donc, mais en ce qui me concerne, pas à revivre !

⊕ Infos pratiques

Trek de 2 jours dans la jungle : 350 000 Rp / jour pour deux personnes (+ 100 000 Rp pour les repas et la nuit dans la maison Dayak).
Guide : Amat / +62 813 487 66573 (portable).


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