Lors de sa parution en janvier, l'omission des fêtes pascales et de Noël - alors que des fêtes d'autres religions figuraient dans l'agenda - avait fait scandale et entraînée de nombreuses réactions. Un prêtre irlandais s'en était plaint au médiateur européen, P. Nikiforos Diamandouros qui vient de clôturer l'affaire suite aux excuses présentées par la Commission.
La Commission a qualifié de regrettable cette omission et le médiateur a considéré que les déclarations et actions prises par Bruxelles pour corriger l'erreur étaient raisonnables et surtout suffisantes pour fermer le dossier et qu'il serait disproportionné de réimprimer l'édition 2010/2011. Regrettable, c'est le moins que l'on puisse dire. L'Union européenne ne peut guère se payer le luxe d'une guéguerre religieuse en son sein sur fond de débat sur la laïcité et de montée de l'islamophobie galopante. En clôturant le dossier, le médiateur nous prive et c'est là qu'est le problème de surtout savoir qui est à l'origine d'une telle bévue. Affaire classée sans enquêtes complémentaires, on ne saura jamais qui a cru bon d'aller citer des fêtes chinoises, contre lesquelles je n'ai évidemment rien, mais qui semblent un tantinet plus éloignées que les fêtes chrétiennes, dans le cadre d'un agenda européen. Alors que l'on se plaint de la montée des populismes en Europe, traiter par dessus la jambe un tel dossier par mesures économiques, ce que je comprends aussi très bien, pour réimprimer 3 millions d'exemplaires d'un agenda gratuit, offert, on l'a bien compris pour promouvoir l'image de l'Union, coûterait certainement très cher, et ne fait pas très sérieux, avouons-le.
Car si en France, certains en ont profité pour réaffirmer dans un discours éminement politique, l'évidence que l'Europe puisse ses racines dans la chrétienté majoritairement et débattu de l'opportunité de se rendre ou non à Rome, l'Union européenne quant à elle était largement représentée dans la capitale italienne pour la béatification du pape polonais. Ses plus hauts responsables étaient présents et ne semblent pas s'être inquiétés sur le bien-fondé de leur participation à une cérémonie religieuse. Croyant qu'il était de son devoir de dédouaner ses patrons, le porte-parole des institutions de l'Union européenne a insisté sur le caractère purement politique de la visite. Comme il est difficile d'être un responsable politique aujourd'hui et si ce n'est croyant, du moins héritier de son environnement culturel. Tous les trois sont originaires de pays à la forte tradition catholique : Portugal, Belgique et Pologne, et tous les trois se situent plus à droite qu'à gauche. Que de tares sujettes au doute. Décidément certains dans l'Union européenne se trompent d'ennemis, et le débat concernant celui-ci semble largement dépassé ne donnant l'occasion qu'à des débats stériles et sans intérêt. Encore faudrait-il il est vrai que les religions ne se crispent pas et n'ai pas de véléités passéistes, ce qui est loin d'être gagné. Penchons-nous plutôt sur des questions d'avenir et qui concerne l'homme directement. Quelle attitude adopter vis-à-vis de l'arrivée d'émigrants ? Alors que ceux de l'Est peuvent désormais venir travailler à l'Ouest, leur intérêt semble s'être émoussé à force de patienter, ceux du sud prennent des risques inouïs pour tenter leur chance en Occident. Quel avenir avons nous à leur offrir ?
Deux jours après la béatification du pape Jean-Paul II à Rome, le médiateur européen vient d...