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Mademoiselle Frankenstein - Thierry Debroux

Publié le 04 mai 2011 par Naira
Mademoiselle Frankenstein - Thierry Debroux
Retournant sur les lieux où Frankenstein a été écrit en 1816, la Villa Byron, à Cologny, près de Genève, Mary Shelley se retrouve confrontée, quelques années plus tard,  avec un homme marqué par la douleur qui s'est reconnu dans le récit du monstre et veut, par tous les moyens, percer le mystère de cette création littéraire annonciatrice.Quand l'Amour et la Souffrance ne sont, en fait, que les différentes facettes d'un même sentiment. Voilà ce que nous offre Thierry Debroux dans cette pièce aux tendances surnaturelles: deux êtres troublés, torturés par leur passé qui jouent au chat et à la souris, en prenant soin d'inverser régulièrement les rôles, par savoir-vivre, sans doute. De cela sort une dialogue renfermant agressivité, persécution, révélation mais aussi curiosité, intelligence, et sentiments. Un beau dialogue, finement travaillé, qui jette le trouble mais surtout qui nous ouvre le coeur de Miss Shelley, qui nous  propulse dans une époque où la science et l'ésotérisme sont intimement liés, une ère de doute, une ère sombre où le docteur Frankenstein est roi. Le texte nous plonge sans difficulté dans cette noirceur, cette douleur qui doit mouvoir les deux acteurs interprétant les personnages, nous permettant aisément de les rajouter à notre kaléidoscope rétinien fantaisiste et de leur donner vie, tel un apprenti sorcier, dans un coin de notre cervelet. Assurément, une lecture au coin du feu, un soir d'hiver doit intensifier la matérialisation spectrale des personnages... A défaut d'une reprise dans un théâtre bruxellois. Enfin, le livre fermé, une envie furieuse nous assaille: googliser Mary Shelley et lire ou relire le grand Frankenstein

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