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Un rarissime paysage d'Egon Schiele en vente en juin prochain

Publié le 06 mai 2011 par Lauravanelcoytte

La mise en vente de cette œuvre exceptionnelle, estimée de 22 à 30 millions de livres, atteste de l'insolente santé du marché de l'art. Les amateurs, riches ou moins riches, se ruent sur ce qui est devenu une véritable valeur refuge.

Archives Vendredi 6 mai 2011 à 13:36 - Par Robin Massonnaud     Un rarissime paysage d'Egon Schiele en vente en juin prochain

Egon Schiele, «Maisons avec linge de couleur, banlieue II», œuvre réalisée en 1914, vente Sotheby's


C'est l'événement  marquant de ce premier semestre du marché de l'art. Une vente comme tous les amateurs en raffolent : le tableau d'un des plus grands maîtres du début du XXe siècle, jamais vu aux enchères et d'une provenance prestigieuse.

Reprenons : le 22 juin prochain, à Londres, Sotheby's propose à la vente une toile d'Egon Schiele, «Maison avec linge de couleur, banlieue II», réalisée par l'artiste en 1914, soit quatre ans avant sa mort prématurée à l'âge de 28 ans. Les paysages urbains du célèbre artiste autrichien en main privée sont extrêmement rares. Seuls trois paysages ont été offerts aux enchères ces dix dernières années. Le dernier fut vendu par Christie's en novembre 2006 pour 22,4 millions de dollars.

Une oeuvre détenue et mise en vente par le musée Leopold de Vienne 

Notre tableau avait été acquis dès sa réalisation par Heinrich Böhler, riche industriel, ami et mécène de l'artiste. Il l'avait rencontré par l'intermédiaire de Josef Hoffmann, architecte et fondateur du mouvement sécessionniste viennois. La toile fut ensuite vendue en 1952 à Rudolf Leopold, fondateur du Musée Leopold à Vienne. Ce musée dispose d'une des plus importantes collections d'art autrichien du XXe siècle. Le musée Leopold, souhaitant aujourd'hui se consacrer à l'art moderne, a décidé de mettre en vente cette œuvre majeure.

La toile est inspirée de Krumau, une ville de Bohême où Schiele et sa compagne s'installèrent en 1911 pour fuir l'atmosphère étouffante de Vienne. Les maisons empilées les unes sur les autres sont vues de haut, ce qui est caractéristique des paysages les plus aboutis de l'artiste. Le linge coloré dansant au vent symbolise l'insouciance et l'innocence des enfants et des jeunes gens qui, un jour ou l'autre, seront pris au piège des immeubles étriqués figurant à l'arrière de la toile.

Riches musées américains et grands collectionneurs pressentis comme acquéreurs 

Cette œuvre est estimée 22 à 30 millions de livres et pourrait déchaîner les passions des riches musées américains et des grands collectionneurs. Ronald Lauder, l'héritier de la marque américaine éponyme, amateur passionné de la Sécession viennoise et de Klimt devrait se trouver sur les rangs. Un record mondial est possible.

Il est vrai que le marché de l'art est dans une forme éblouissante. Tableaux et beaux objets sont devenus une valeur refuge, un placement sûr à plus-values garanties. Résultat : les amateurs se ruent sur tout ce qui a de l'intérêt. Les ventes d'art moderne et impressionniste  orchestrées début mai à New-York par Sotheby's et Christie's le prouvent.  Sotheby's a vendu un beau Picasso, «Deux femmes lisant», peint en 1934, la bagatelle de 14,4 millions d'euros ainsi qu'un buste en bois d'une jeune tahitienne par Gauguin 7,6 millions d'euros, un record pour une sculpture de cet artiste. Autre record enregistré pour les «Cariatides» de Paul Delvaux vendues 6 millions d'euros. Quant à Christie's, son «Paysage de banlieue» par Vlaminck, d'un éblouissant fauvisme, a atteint 15 millions d'euros, un record mondial pour l'artiste. C'est le même prix qu'a payé un amateur pour «Les peupliers» de Monet. Son vendeur l'avait acheté en 2000 et a triplé sa mise en le revendant onze ans après. A méditer pour ceux qui veulent trouver des placements rentables ! Et en matière d'art, nul besoin  de se concentrer sur les œuvres aux prix inaccessibles. On peut réaliser de très belles opérations

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