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Google est partout. Les fantasmes qui circulent autour de Google sont nombreux. Formidable outil de recherche, Google serait en train de formater les savoirs et les cerveaux. Par le biais de services comme Gmail, l’entreprise recueillerait des données sur la vie personnelle qui pourraient en faire un vrai Big Brother. Et c’est sans compter les attaques concernant la numérisation de pans entiers du savoir qui remettraient en cause la propriété intellectuelle. Ou encore des concessions faites à la censure pour satisfaire le gouvernement chinois. Bref, Google fascine mais Google fait peur.« Ne pas faire le Mal » Randall Ross, pour mener cette vaste investigation critique, part des ambitions affichées de Google : numériser, et donc détenir, toutes les informations de la planète. Pariant à la fois sur l’innovation technologique et la confiance des utilisateurs, ses fondateurs Sergey Brin et Larry Page, se sont donnés comme devise « De ne pas faire le Mal ».
Reste que ces objectifs idéalistes sont de plus en plus susceptibles d’entrer en contradiction avec la stratégie de conquête de Google et ses intérêts commerciaux. Qu’on en juge ! Grâce à sa croissance fulgurante et à sa capacité d’innovation, Google en 10 ans est devenue la première société d’innovation technologique ; et sa stratégie conduit l’entreprise à sans cesse déborder sa vocation initiale pour créer de nouveaux services : en 2006, l’entreprise acquiert YouTube, champion incontesté de la vidéo en ligne, en 2008, c’est le tour de DoubleClick, principal réseau publicitaire sur les sites web… Edition, presse, télévision, télécommunications sans fil… Google investit tous les secteurs industriels quitte à se faire de solides ennemis. Alors, faut-il avoir peur de Google ? L’auteur ne répond pas directement à la question posée par le sous-titre. De manière plus subtile, il propose au lecteur de poser un regard sur la planète Google en multipliant les entrées : ainsi, le livre s’ouvre sur la question qui sépare la net économie en deux écoles, avec d’un côté Google et son système ouvert, de l’autre Facebook et son système fermé. Ce point capital lui permet d’aborder la question du recueil des données personnelles que Google a commencé à pratiquer avec Gmail. En outre, Randall Ross se fait fort de souligner que l’ouverture proclamée par Google rencontre ses limites, par exemple dans l’expérience de mise en ligne des livres.
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