Zaba est parti, vive la dictature de la Démocratie à la Tunisienne.
« La démocratie est l’état naturel des citoyens aptes à tout. Dès qu’ils sont en nombre, ils s’agglomèrent et forment une démocratie.
Le mécanisme du suffrage universel leur convient à merveille, parce qu’il est logique que ces citoyens interchangeables finissent par s’en remettre au vote pour décider ce qu’ils seront chacun. Ils pourraient aussi bien employer le procédé de la courte paille.
Il n’y a pas de démocratie populaire, une véritable démocratie du peuple est inconcevable. L’homme du peuple, n’étant pas apte à tout,
ne saurait parler que de ce qu’il connaît, il comprend parfaitement que l’élection favorise les bavards.
Qui bavarde sur le chantier est un fainéant. Laissé à lui-même, l’homme du peuple aurait la même conception du pouvoir que l’aristocrate — auquel il ressemble d’ailleurs par tant de traits — , le pouvoir est à qui le prend, à qui se sent la force de le prendre. »
( G.BERNANOS: Les Grands Cimetières sous la lune.)