"Notre objectif est d’être région ultra périphérique de l’Europe en 2014 afin de pouvoir bénéficier des fonds structurels qui nous permettront de rattraper notre retard en termes d’ infrastructures et des grands projets structurants que nous souhaitons mettre en œuvre le plus rapidement possible tels que le contournement routier de Mamoudzou et l’extension du Centre Hospitalier de Mayotte", a déclaré le président du conseil général.
Daniel Zaidani a également fait remarquer que le produit intérieur brut de Mayotte (PIB) est de 5000 euros (cinq milles euros) par habitant soit le PIB le plus bas de toute l’Europe. S’il y a bien un territoire français qui doit bénéficier d’une aide afin de rattraper ses retards, c’est forcément, selon lui , le jeune département de Mayotte. Said Ahamadi, dit Raos, conseiller général de Koungou, troisième vice-président et président de la commission coopération régionale et affaires européennes du conseil général insiste également sur les retards de Mayotte en matière de développement économique et social.
"Nous constatons que les caisses sont vides au niveau national en France métropolitaine, il va falloir que l’Union européenne vole au secours de notre département qui est le dernier département français… Et je souligne bien le dernier dans tous les aspects … c’est pourquoi , nous attendons que l’Etat français fasse le nécessaire pour que Mayotte soit définitivement reconnue au niveau international comme une entité française et européenne", a-t-il affirmé.
Said Ahamadi, dit Raos, a ajouté que les Mahorais sont spectateurs de l’évolution de leur île et ne participent pas à son économie. Il est grand temps, pour lui, qu’ils soient respectés chez eux à Mayotte, dans leur environnement régional, ainsi qu’au niveau national et européen. Venu représenter Alessandro Mariani, chef de délégation de l’Union européenne dans l’océan indien basé à l’île Maurice, Hubert Grandjean a invité les Mahorais à prendre en compte la politique européenne de voisinage qui est en fait, selon lui, l’espace de coopération privilégiée entre les pays de l’Union européenne et les autres pays qui ont des frontières avec eux.
"C’est une opportunité pour Mayotte d’avoir une place différente dans la région parce que, tout en ayant ses valeurs propres, elle est aussi porteuse des valeurs communes aux pays européens par son intégration à l’Europe, des valeurs telles que la paix, la démocratie, la prospérité. Par la coopération régionale, le département de Mayotte peut être vecteur de cette identité européenne", a souligné Hubert Grandjean.
François Mengin Lecreulx, sous-préfet, secrétaire général pour les Affaires économiques et régionales (SGAER) à la préfecture de Mayotte, a réaffirmé que, sauf énorme surprise, Mayotte devrait devenir RUP en 2014. Mais il a aussitôt fait remarquer que ce statut de Rupp ne donnera rien en soi si, derrière, on n’engage pas une phase de préparation des programmes opérationnels européens et des programmations financières qui devront être déclinées sur Mayotte après 2014. Aussi, a-t-il annoncé l’arrivée d’une mission sur l’île vers fin juin-début juillet prochain.
"Cette mission viendra repérer le contenu de ces programmes, examiner aussi le rythme des convergences, de mise en œuvre qu’il est possible d’envisager et voir quelle organisation mettre en place pour en assurer la gestion", a-t-il expliqué.
Le sous-préfet François Mengin Lecreulx a ajouté qu’après cette mission, toute une dynamique d’accompagnement devra être mise en place pendant les 3 ans à venir notamment dans la préparation budgétaire et réglementaire de cette marche vers la rupérisation, c’est-à-dire la transformation de Mayotte en région ultra-périphérique de l’Union européenne.
Le pétrole qui est une matière première et une source d'énergie de première importance représent...