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Le storytelling en portrait chinois

Publié le 11 mai 2011 par Storytellingfrance
Storytelling-shoes

J'ai été sollicité par une étudiante qui a une démarche à la fois amusante et intéressante : elle me demande de faire un portrait chinois du storytelling. Voici mes réponses.

Si le storytelling était un animal, lequel serait-il ?

Un dauphin

Plus précisément :

Pourquoi faites-vous cette association ?

Qu’ont en commun cet animal et le storytelling ?

Qu’est-ce qui selon vous caractérise cet animal ?

Le dauphin est à la fois un animal des plus familiers, que tout le monde connaît et apprécie (aime, même) et en même temps, il reste un mystère. On connaît finalement très peu de choses sur les dauphins, leur mode de fonctionnement... et plus précisément, il ne se passe pas une année sans que l'on fasse des découvertes scientifiques surprenantes sur eux. Ce qui est étonnant, tellement il semble facile à étudier de par l'attirance qu'il semble avoir pour nous, sa tendance à se rapprocher de nous, à rechercher en quelque sorte notre compagnie. En même temps, aussi doux et inoffensif qu'il semble être, on sait qu'un dauphin peut se transformer en combattant redoutablement efficace lorsque le besoin s'en fait sentir. On retrouve ces caractéristiques dans le storytelling. Malgré ses sonorités anglophones, le storytelling est notre compagnon (fidèle) depuis très longtemps. De tous temps, nous avons communiqué entre nous, êtres humains, avec des histoires. C'est naturel. Pourtant, nous sommes assez peu conscient de leurs mécanismes, à tel point que certains se laissent persuader que le storytelling est un artefact créé de toutes pièces par de vils manipulateurs. Le storytelling des organisations fait découvrir à tout un chacun un potentiel que beaucoup ne soupçonnaient pas, avec des techniques adaptées, pour une utilisation en entreprise, au quotidien et de manière vertueuse. Un outil très très puissant, qui fait notamment ses preuves lorsque les autres techniques de communication ont failli.

Si le storytelling était un objet, lequel serait-il ?

Une chaussure

Une chaussure, c'est très banal à la base, un objet très utilitaire qui, le plus souvent, n'a rien d'exceptionnel. C'est un petit rien, en apparence. Pourtant, une chaussure raconte beaucoup de choses. Il n'y a qu'à aller sur le site web du bottier Berluti pour s'en rendre compte. Et même un chaussure très ordianire a un potentiel narratif. Je fais parfois l'exercice suivant avec des stagiaires ou lorsque je fais des conférences : je me raconte à travers l'histoire des chaussures que j'ai aux pieds à ce moment. Et j'invite ensuite d'autres personnes à faire de même. Tout cela pour dire qu'une bonne histoire, un bon storytelling, ce n'est pas forcément "de la grande Histoire", du grand spectacle : elle peut être issue de quelque chose de très ordinaire, quotidien, mais qui a un sens particulier et une valeur ajoutée dans le contexte dans lequel elle est racontée.

Si le storytelling était un lieu, lequel serait-il ?

Le désert

Le désert est un endroit très contrasté, avec du beau et du moins beau, une monotonie à perte de vue mais aussi des dunes derrière lesquelles peuvent se cacher de multiples trésors... ou des dangers. Il y a des couleurs, des sensations (positives et négatives), un imaginaire associé au désert... Une solitude qui n'est qu'apparente... Et plein de possibilités de scénarii. Je retrouve tout cela dans le storytelling : quelque chose qui est lisse en apparence mais ne l'est en fait pas du tout, bien au contraire.

Si le storytelling était un sentiment, lequel serait-il ?

La peur

Sans peur (et sans reproches), il ne peut y avoir de bonne histoire, de bon storytelling. C'est le piment du storytelling.

Si le storytelling était un sport, lequel serait-il ?

Le basket-ball

C'est un sport à la fois artistique (il y a de beaux gestes, presque des figures acrobatiques), collectif (une individualité ne suffira jamais pour gagner un match, encore plus que dans les autres sports, car les renversements de situations sont nombreux au cours d'un match) et en même temps très codifié. Il y a de l'acrobatie, certes, mais elles ont beau paraître très improvisées, elles sont en fait aussi codifiées que les figures de patinage artistique par exemple. Par contre, cela ne donne jamais l'impression d'être stéréotypé. Tout le storytelling est là : c'est très travaillé mais reste spontané.

Si le storytelling était un métier, lequel serait-il ?

Forgeron

Il y a de la force dans cette activité, c'est indéniable. Il y a aussi la maîtrise du feu. Et il y a de la création, pas forcément artistique, mais quelque chose de beau qui sort de la forge. La force, le feu, la création : le storytelling.

Si le storytelling était une couleur, laquelle serait-il ?

Rouge

Le rouge, c'est le sang (réel ou symbolique). Il en faut dans une histoire.

Si le storytelling était un son, lequel serait-il ?

Le son du vent

Le vent émet une gamme de sons très variée : à connotation positive et négative. Dans bon nombre des histoires que l'on raconte aux enfants, le son du vent a une importance qui est essentielle à l'intrigue. Ce son peut changer très rapidement, et nous l'associons immédiatement à des références et des comportements clés, il nous amène à faire des connections avec des événements passés qui influencent nos actions, en bien ou en mal. On retrouve ces traits dans le storytelling.


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