J'ai dû lire Pot-Bouille au lycée (contrainte et forcée par la menace d'une notation de fiche de lecture et une éventuelle interrogation surprise... c'est marrant, je me souviens très peu de ce qu'on faisait en cours de Français, à part Quentin devant moi qui mettait sa chaise en équilibre quasi permanent -et qui s'est cassé la figure une fois- et le coup du "poser LA bonne question pour lancer la prof dans un monologue qui durerait jusqu'à la fin du cours")
Mais j'avais bien aimé. Du coup, quand il a fallu l'encoder pour Podlit.fr, et bien je l'ai relu
et je me souvenais pas que c'était si sombre.Je me souvenais d'histoires de coeurs, d'embrouilles sentimentales essentiellement. D'un roman enlevé, sympathique. Et il l'est toujours. D'un autre côté, il est aussi très cynique. Parce qu'au final, Octave trouve l'amour là où il ne le cherchait pas. Mais qu'il ne cherche pas à le retenir et que sa tendresse n'est que passagère. Dès qu'il est près d'elle (je vous dis pas qui), ça le prend. L'envie de jouer le maître de maison, le bon petit bourgeois avec femme/enfant/ménage. Mais qu'il lui s'obstine quand même à réussir PAR LES FEMMES (et bon, c'est plus des embêtements qu'autre chose !)
Et la moralité à toutes épreuves (même celle de la contradiction la plus crasse) de ces petits bourgeois est à dégoûter. Personne ne s'en sort mieux que d'autres. En fait, si : les purs, les innocents tirent leur épingles du jeu de massacres des descriptions. Mais ils ne sont pas nombreux et leur sort n'est pas enviable (à part celui de Caroline... sauf que quand on sait ce qui lui arrive par la suite, je suis désolée, mais se débarrasser d'elle si vite et de cette manière incongrue, Monsieur Zola, c'est un peu trop facile ! C'est principalement ce qui m'avait empêché de lire Au Bonheur des Dames, dans ma bonne volonté de continuer l'histoire d'Octave Mouret)
Bref, j'ai relu tout ça avec un grand plaisir. J'ai bien plus apprécié le dégoulinement des mots dans le boyau des domestiques, mêlant paroles, situations, pensées comme les eaux sales se déversant dans les égouts et emportant tout avec elles pour assainir les situations. Parce que ça remet bien les idées en place. Ça m'avait complètement échappé la première fois, malgré l'explication du titre donné par ma prof de lycée. Et j'avais complètement oublié cet autoportrait discret de Zola, mais faut dire qu'on n'en sait pas beaucoup sur ce monsieur qui écrit de très vilaines choses et se fait de l'argent en médisant sur le dos des honnêtes gens !