Sans facebook, rien n'aurait été possible.
Voilà, Roger était à cheval sur plusieurs murs à la fois.
Un type sociable.
Même si, une fois qu'on l'avait accepté comme ami, il fallait supporter ses commentaires : des blagues… enfin des blagues à lui.
Mais bon, il ne gênait pas : jamais il ne s'est plaint que l'on ne réagisse pas à ses plaisanteries.
Un type sociable.
Sur les murs, quand sa photo apparaissait, on faisait "pffff…" et puis voilà.
Qui s'en est aperçu le premier ?
Peu importe, un jour, quelqu'un s'est dit : tiens, ce couillon de Roger ne la ramène plus.
C'était en octobre dernier.
En mars, ce facebookeur s'est dit : mais où est passé cet imbécile de Roger ?
Il a cliqué sur le profil de Roger.
Il a vu que la dernière trouvaille de Roger datait d'août dernier.
Il a donc posté : "Alors, Roger ?"
Pas de réponse.
Avant-hier, ce facebookeur a posté : "Qui sait où est Roger ?".
Un de ses amis a répondu : "Non".
Puis un autre.
Et cetera.
Hier, on a retrouvé Roger.
Il était chez lui.
On était très très nombreux.
Qui a poussé la porte ?
Celui que l'on a poussé.
Roger était assis.
Plus d'un an qu'il attendait qu'on s'intéresse à lui.
Dire qu'on le croyait mort.