Je partis seul, face au soleil, le regard droit, le torse tourné vers les rayons. Devant moi s’étendait un désert, dur comme la pierre, sec comme la terre aride d’Afrique. Pour avancer je devrais lutter. Contre moi-même. Tel l’oiseau dans une cage, je m’étais laissé enfermer par cette vaste étendu. Mon regard était trouble, ma langue sèche et le fond de ma gorge amer.
Pas une fleur ne trouvait refuge à cet endroit. Je ne savais plus tellement comment j’en étais arrivé là. Et ce vide me terrifiait. Non pas pour ce qu’il était, mais pour ce qu’il représentait. Les oiseaux, les fleurs, étaient tout proches. Je le sentais. Je le sens.
Je marche sur un miroir. Je lutte contre une image. Pour briser ce miroir je dois rester debout, affronter ce reflet. L’accepter. Le comprendre. Le regarder en face.
Je laisse la terre se craqueler et s’ouvre alors devant moi un grand trou. Au fond de celui-ci coule de l’eau, un fin cours d’eau.
Et je repartirai, face au soleil, le regard droit, le torse tourné vers les rayons. En pansant mes plaies de cette eau.
Treat me like your mother — The Dead Weather from Banya Concept on Vimeo.
G
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