Mais le Parlement a su aussi se faire remarquer de façon beaucoup moins valorisante. Personne n'a oublié l'affaire révélée en mars par le journal anglais Sunday Times. Celui-ci avait approché trois députés pour leur proposer en échange de sommes d'argent d'aider à faire voter certaines lois. Le Parlement, à la réputation entachée de corruption, a réagit en faisant voter un texte pour rendre plus transparentes les relations entre les groupes de lobbies et les députés européens et en en établissant une liste. Il faut toutefois relativiser ce succès car 60% de ces cabinets de lobbying ne sont pas enregistrés officiellement auprès de l'Union. Pourtant, l'enjeu est d'importance, lorsque l'on voit aujourd'hui, la guerre qui est menée entre le parlement européen et les lobbyistes des grands groupes alimentaires par exemple qui se battent sur la nomenclature des étiquettes des produits alimentaires.
Et ce n'est pas le seul scandale du moment. Cette semaine, c'est une des vice-présidente du Parlement européen qui a été obligée de donner sa démission. Comme son collègue ministre allemand de la Défense, Silvana Koch-Mehrin est accusée de plagiat lors de la rédaction de sa thèse de doctorat d'histoire économique, obtenue en 1999. Et c'est sans parler du député Bruno Gollnisch qui s'est vu retirer son immunité parlementaire pour la deuxième fois en moins de 10 ans pour des propos jugés racistes, décision approuvée à la majorité par ses collègues. Décidément on ne s'ennuie pas au Parlement européen.
Enfin, faut-il rappeler le débat ouvert sur Strasbourg, l'autre capitale européenne, dont certains députés aimeraient bien se débarrasser sous des prétextes tous plus fallacieux les uns que les autres : protection de l'environnement et économie budgétaire. Le débat est simple, d'un côté des députés sont fatigués de faire des aller retour entre Bruxelles et Strasbourg et tentent par conséquent de trouver les arguments qui touchent en ce début de millénaire, d'autres, rappellent que Strasbourg accueilli en son temps le premier Parlement européen, qu'elle en est le siège officiel et qu'il n'y a pas de raison que Bruxelles prime sur la capitale alsacienne. Les Français et les élus locaux en avant-garde, ont évidemment surtout peur de perdre la manne financière de cette transhumance administrative. Il faut avouer que tout cela ne semble pas très pratique. Les eurodéputés siègent quatre jours par mois à Strasbourg et le reste du temps doivent être présents à Bruxelles pour participer aux commissions.
Les eurodéputés sont conscients de la nécessité de communiquer. C'est pour cela qu'ils ont voté le budget nécessaire pour la mise en place d'un nouveau site d'informations : "Le Parlement européen en action" tout en assurant l'indépendance éditoriale du contenu. Il s'agit donc de mieux communiquer afin de faire connaître les activités du Parlement européen surtout lorsque l'on sait que celui-ci joue un rôle désormais encore plus important que les parlements nationaux. Est-ce parce qu'on entend beaucoup parler ces derniers temps du Parlement européen que celui-ci...