L’eau avait coulé sur la plaine. Les gouttes s’étaient écrasées lourdes sur le sol. Et comme un long chant, des volutes de vapeur montaient vers le ciel, venant s’accrocher à nos rêves endormis.
Le temps s’était arrêté. Drapé d’un voile d’une humeur nouvelle, mélange de joie et d’attente, je fermais les yeux. C’est donc les yeux clos que me revinrent le plus d’images. Toutes ces sensations qui donnent de la couleur à nos vies et posent des points d’interrogation sur nos faces ombragées. Autant de questions qui déchirèrent cette toile, rêche, morcelèrent cette croûte de terre, sèche, brisèrent le miroir de nos peurs.
L’eau qui jaillit de ces nouveaux interstices n’apporta pas de réponses. Mais elle emporta dans son flot tous les regrets qui se seraient dissimulés dans ces fibres, ces morceaux ocre, ces éclats de verre que l’on ne saurait soupçonner.
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