J'écoute les pièces tomber, je m'écoute parler de ces cho...

J'écoute les pièces tomber, je m'écoute parler de ces choses qui sonnent fausses dès qu'elles franchissent mes lèvres, j'écoute quelqu'un qui me dit arrête, tu vas te faire mal et quelqu'un d'autre, admiratif, qui demande : comment t'as fait pour ne rien casser ? Le truc en réalité, c'est qu'avec ça, je ne fais rien. Les choses arrivent simplement, jamais comme je les attends. Ce n'est pas une mauvaise chose. Parfois, je me dis que tout est exactement à la bonne place, et de temps en temps seulement, quand il fait moche, je trouve que c'est un peu injuste. J'écoute la chanson que quelqu'un avait lancée pour cacher un silence ému, gonflé, humide, je suis incapable d'être triste je regarde le plafond, rien ne se passe, il y a quelque chose que j'aimerais repasser en boucle, pas grand chose, juste quelques minutes où l'univers s'est ramassé sous mes pieds. La seconde presque exacte où j'ai effleuré l'infini. C'est toujours la même blague, et c'était bleu encore, je l'avais reconnu aux premiers mots tu sais mais j'ai préféré écouter voir si la fin changeait. Je n'écoute pas le sifflement dans mes oreilles je ne suis pas vraiment là, je suis lovée sur quelques dalles en verre et je m'entends sourire, la nuit a cette lumière particulière comme sur les aires d'autoroute vers 4h, et pour le moment, ça me suffit.