Magazine Journal intime

La marmote est insomniaque

Publié le 17 mai 2011 par Fyfe
Une fois tous les siècles environ, je perds le sommeil.
En règle générale, je suis pourtant de la famille de la marmotte.
Du genre à être capable d'ignorer les hurlements de mon fils la nuit (tout en poussant du coude Mr PetiteGraine pour que lui se lève)(non mais sinon il n'entend pas), à être prête à vendre ma mère pour 1 heure de sommeil de plus la semaine, ou tout simplement à aller me recoucher 2 heures après m'être levée quand le Crampon fait son matinal le week-end.
La couette est ma meilleure amie, mon lit un amant de longue date,  et m'en tenir éloignée trop longtemps s'apparente à de la torture.
Sauf une fois tous les siècles, donc.
Quand le niveau de stress est en alerte rouge, quand mon cerveau ne parvient plus à estimer la liste des choses à faire, c'est le gros bug.
C'est le drame de mon profil particulier (traduction : de psychopathe), mélangeant joyeusement  "control freak", une impatience pathologique, et une fâcheuse tendance au perfectionnisme.
Le résultat est détonnant et pourrait se résumer un rejet farouche des périodes transitoires.
Je hais les aéroports, les halls de gare, et l'attente qui précède un grand événement. Je veux tout et tout de suite, dès que la décision est prise.
Je voudrais déjà être arrivée à l'autre bout du monde avant de quitter mon appartement, je voudrais être déjà en train de faire cet exposé devant 200 personnes, plutôt qu'attendre mon tour, et surtout, surtout, je voudrais en avoir fini avec ce déménagement avant d'avoir fait le premier carton.
Or, la vie est mal faite, je n'ai pas cette fabuleuse aptitude à remuer le bout de mon nez (ni un mari stupide, ni une mère acariâtre, tout n'est pas si noir) pour obtenir instantanément ce que je veux.
Conclusion : cartons non déballés, pas de rideaux, pas de plafonniers, balcon à aménager, chasse d'eau qui fuit, multitude de petites choses de cet ordre à réparer, etc etc, représentent ma torture quotidienne depuis maintenant 15 jours.
Il y a des personnes (Mr PetiteGraine en est) qui savent apprécier le moment présent, les petits progrès quotidiens, le plaisir du bricolage, de la tâche en cours.
Je l'envie sincèrement.
Moi je ne rêve que de fuite dans le bush Australien, au Guatemala, ou à Saint Pierre et Miquelon.
Au point ou j'en suis, je prends même la lobotomie si elle me permet de reposer mon cerveau malade.
Je vous laisse imaginer le résultat combiné de la fatigue due à mes insomnies, et de mon mal être dans cette période transitoire de mes fesses.
En fait je pense que Mr PetiteGraine n'est pas loin de souhaiter tout autant que moi que je disparaisse à l'autre bout du monde (voire, que je me fasse lobotomiser...).
Dans un mois ça ira mieux.
A moins que je me lance dans une nouvelle aventure, qui génèrera tout autant de transitions.
Je me fatigue d'avance.
C'est possible de partir au Guatemala sans mon cerveau ?

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