Jour 61

Publié le 17 mai 2011 par Miimii

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Voila une bonne heure que je réfléchis à ce que je pourrais faire de ces restes de poulet rôti. Depuis que je suis rentrée de Marrakech, et surtout depuis le retour à la routine, je n’arrête pas de penser au fait de me poser, d’avoir une vie stable, un homme qui rentre le soir, qui me fait un bisou quand je le débarrasse de sa veste. Je lui demande s’il a passé une bonne journée alors que je le suis dans la salle de bain en tablier de cuisine, pendant qu’il saute dans la douche... Je l’interromps parce que je dois vérifier la cuisson de mon dîner... On dine alors dans le salon devant « Scènes de ménage » en riant et en essayant de deviner auquel de ces couples on ressemble, que ça se finisse en petit bisou tendre à la laitue et finalement, que je soupire en me rendant compte que je suis heureuse de l’avoir, cet homme.

(Interlude publicitaire)

Déjà, il faut que j’arrête de rêver un instant et puis que je me pose la question de savoir ce qui m’a mené à cette réflexion. Est-ce que c’est D. ou alors mon horloge biologique qui sonne l’alarme de la proche rupture de stock de tous les ovules que j’ai laissé partir en steak haché.

Cette pensée trash, ensanglantée, me fait éclater de rire et me rappelle à l’ordre que c’est bien moi, Mimi, qui réfléchis et que de ce fait, ce n’est pas dans mes habitudes d’avoir des idées rose à la dragée que personne ne mange jamais. #NotePourPlusTard : si un jour, par miracle, je venais à me marier, je ne ferais jamais de dragées qui finirait comme élément de décoration jusqu’à pourrir dans les voitures, salon ou vite fait au fond d’une poubelle.

(Petit Bug)

Et voilà que je me mets à penser festivités de mariage ?!? ... Je suis accro à ce point ? Ou alors j’ai envie de m’installer ? ... Faut il que je me prépare à l’idée de me surprendre moi-même en train d ‘appeler ma mère en disant : « Maman, je suis amoureuse »... ? #Beurk

D. ne m’a pas rappelé. J’ai vu sur son statut qu’il est de retour à Londres pour quelques jours. Je lui ai renvoyé un message inbox pour lui dire que je vais bien et que je suis bien rentrée. Il m’a juste répondu « Content pour toi, je m’étais inquiété. Je t’appelle quand je rentre. »

Je décide de rester zen, et de ne pas me prendre la tête après cette réponse assez sèche. Après tout je n’avais pas appelé non plus... ni d’Espagne et ni du Maroc...

Et puis franchement... Nous, les filles avec cette idée de se la jouer « précieuse », je pense qu’on fout tout en l’air. Pourquoi ne pas être franche et honnête ? Pourquoi ne pas appeler quand on en a envie de l’entendre plutôt que de fondre derrière le téléphone en attendant qu’il appelle ? Pourquoi ne pas dire « Tu m’as manqué » alors que c’est nettement plus court que la phrase débile et détournée « Est-ce que je t’ai manqué ? » à laquelle il n’aura d’autre choix que de répondre par l’affirmative...

Je me normalise ?... Je deviens une fille ? ... alors comme toutes les autres, dois-je craindre qu’un mec m’envoie chier ?

Non, très peu pour moi... celui là, j’y crois. Il a fait preuve de la meilleure volonté du monde, il me faudrait la nuit pour me rappeler de toutes les crasses qu’il m’a pardonnée...

Ce à quoi je crois ? Que si ça se passe bien, ça aura valu le coup d’avoir pensé à des niaiseries aussi Girly. Et s’il s’avère que ça se passe mal, j’aurais vraisemblablement rencontré le roi des cons et ce sera bien fait pour ma petite gueule et j’en tirerais encore une fois des leçons.

Par ailleurs, je ne vais pas rester prisonnière de ces pensées qui ne me ressemblent pas, et avec ce couvre feu, ce n’est pas du tout évident d’avoir un semblant de vie en dehors des moments où je me dois d’avoir toute ma concentration et que je dois travailler. Je pense que cette situation commence à fatiguer tout le monde et chacun doit se trouver un passe temps. Certains l’alcool, d’autres l’amour, d’autres mêlent les deux pour avoir des dossiers à régler le lendemain.

Sam débarque cette semaine, voilà une chose que j’aurais à gérer. Je veux cracher le morceau, dire ce que je pense, poser les questions qui me torturent : Qu’attends-tu de moi ? A quoi tu as pensé ?

Je prépare déjà ma tirade au cas où il me parlerait d’amour, je lui répondrais simplement comme à mon habitude, que l’amour ne dure que 3 ans (au cas où il y aurait pensé) et que de s’en relever c’est voir la mort de près (et qu'à son âge c'est déconseillé). Que l’amour à sens unique est nettement plus intense que l’amour à deux qui lui, quand la passion arrive à sa date de péremption, se transforme en monotonie et en routine destructrice qui te détourne avec une haine pour cet amour qu’on appelle bêtement, « amour avec un grand A », ah, l’arnaque... Passer 30 ans avec un homme... c’est 25 ans de bons et loyaux services et d’échanges de bons procédés. Je ne fais pas de compromis à deux sur ma propre vie.

En ce moment, je ne dors pas et par conséquent j’ai des envies de meurtres... Je me lève à pas d’heure, pour penser boulot ou tout autre chose qui chasse mon sommeil si précieux, il m’arrive d’en pleurer et d’avoir envie de me taper la tête bien fort sur un mur pour m’écrouler évanouie et me reposer un peu de cette perte de conscience.

Penser que Sam va venir est une des choses qui m’empêchent de dormir, je prie pour que D. ne se manifeste pas cette semaine, le temps de régler mes petites affaires et après je n’aurais plus rien qui entrave ma vision sur ce que je voudrais faire de ma relation avec lui. Une amitié avec des bénéfices ? Une relation d’amour avec une garantie contre la routine ? Une relation de couple normale juste pour avoir un bras dans lequel dormir ?

......

To be continued... Mes idées ne sont plus cohérentes, il est près de 4h du mat’, il m’a fallu plusieurs heures pour débiter autant de conneries, mon cortex préfrontal à besoin de repos pour que je puisse assurer les fonctions exécutives dans quelques heures au boulot : sinon je risque d’être agressive et violente... sinon je risque d’être moi, quoi.

En attendant, j'ai rien fait de mes restes de poulet, ils resteront des restes... Qui finiront au fond de la poubelle... On est bien peu de chose...