J'avais essayé la première fois (y'a plus de dix ans donc), et au moment où monsieur Zola se débarrassait de Mme Hédouin, j'avais arrêté.
Plusieurs raisons : le livre me paraissait énorme et écrit en tout petit (ben oui, quand c'est du papier, on voit TOUT DE SUITE si c'est un pavé ou pas... et en première, j'étais flemasse surtout que j'avais d'autres livres à lire pour le cours de Français)
Bref, très mauvaise impression du bouquin papier sans marge, sans espace, écrit tout petit. Alors j'avais lâché avant la fin du premier chapitre. C'est à dire avant même qu'Octave réapparaisse. Parce que ce veuvage opportun est un peu trop FACILE, MONSIEUR ZOLA ! (bon, là je vous révèle rien, c'est le début du bouquin... ouais, sauf si vous n'avez pas lu Pot-Bouille et là, je viens de vous révéler la fin du précédent... TANT PIS ! Z'avez qu'à lire en même temps que moi !)
Là, mon chéri m'a dit qu'Au bonheur des Dames, c'était très fleur bleue, que je pouvais y aller... et comme j'avais envie de savoir si Octave allait ENFIN trouver l'amour (celui qu'il peut avoir, pas celui qui reste dans sa petite mansarde avec ses trois enfants), j'ai foncé. Je l'ai lu quasiment d'une traite : 17h-6h et 12h-17h. Oui, je n'ai rien fait d'autre et ça m'a plu.
Et puis, en numérique, y'a pas à dire, mais on peut mettre en gros et on ne voit pas l'épaisseur du bouquin. Ça aide. J'ai pris le bouquin sur le projet Gutenberg, parce que c'était plus simple... Sauf que je déteste leur mise en page qui est, disons-le, super basique et pas aérée du tout : pas de marge, texte non justifié (ils font un boulot colossal et je les remercie, mais ils devraient améliorer leur CSS : c'est toujours le même fichier à recaser d'un epub à l'autre, il suffit de le corriger une fois et c'est tout
Bref, c'est moyen et je vais le ré-encoder à'm'mode avec MA CSS, pour que ça soit agréable à l'oeil. Parce que celui-là, comme Pot-Bouille, je le garde dans ma bibliothèque ! Oh oui, avec l'intention de le relire quand j'aurai un petit coup de cafard.
C'est hyper fleur bleue. Pour du Zola, attention : ça veut dire qu'il y a de la misère, des faillites, des morts atroces, une description de la société de consommation qui se met en place et qui est très acerbe (mais toujours d'actualité !). Cependant le personnage de Denise est doux, gentil, sans doute un peu rêveur - réaliste aussi, et qu'elle est TOUT ce qu'Octave aime !
Alors comme elle est très choquée dès qu'elle le croise... On se doute de la fin. On s'en doute dès le premier chapitre ! Et on attend de voir comment ça va venir, et ça traine... La petite vendeuse qui séduit le patron, c'est quand même un synopsis digne d'harlequin. Sauf que c'est bien écrit. Sauf que ça fait se poser des questions sur notre propre époque et vision des choses (J'ai relevé des tas des phrases prophétiques : oui, Zola a vu juste en évoquant le transformation des Halles en centre commercial !) Sauf que ben, oui, on devine la fin dès le début, mais on continue non pas parce qu'on cherche les scènes de Q (contrairement à harlequin, les cherchait pas, contrairement à Pot-Bouille, y'en a pas) mais parce qu'on se demande quand même COMMENT ça va pouvoir se faire vu qu'on est qu'à la page 150 et que ça à l'air assez mal parti.
Seul bémol : C'EST TROP FACILE MONSIEUR ZOLA (retournez-vous dans votre tombe, tiens !) de commencer l'histoire en vous débarrassant ainsi de Caroline (je dis pas comment, mais plouf ! quoi ! c'est ridicule comme mort !) et de la FINIR comme ça ! Non, vraiment, la fin m'a frustrée. J'ai même dû vérifier plusieurs fois que j'étais bien à la fin, que j'avais pas loupé un chapitre. Le pire est qu'il n'y a pas de suite à celui-là. Et donc oui, je SUIS frustrée, comme les clientes d'Au Bonheur des Dames qui tentent de voler, acheter, rouler le magasin : j'en veux toujours plus ! Et là, ben je suis comme je suis toujours après un bouquin qui m'a passionné mais qui est fini de chez fini y'a pas de suite y'en aura jamais... j'ai envie de le relire en boucle et je me demande bien quel livre pourra le remplacer !
Parce que parmi les autres Zola, j'ai cherché... j'ai pas encore trouvé un qui soit aussi "joyeux" (Le suivant des Rougon-Macquart s'appelle La Joie de Vivre, mais je ne sais pas... vu ce que ça raconte, j'ai vraiment peur de tomber dans le misérabilisme le plus complet
(bon vous l'avez deviné, à la couverture, il sera disponible sur Podlit.fr un jour ! Je n'ai pas la date exacte, mais sans doute en juin ou en juillet - je mettrais à jour ce post quand il sera paru