Le premier album autoproduit de My Broken Frame sort en 2007 et reçoit un très bon accueil critique (Les Inrockuptibles, Chronic’art…). En parallèle, l’identité de Guillaume Léglise se dédouble, partagée entre les débuts prometteurs de My Broken Frame et le groupe Go Go Charlton qui enchaîne les concerts jusqu’en 2009.
Après une période dédiée à l’écriture, 2010 marque l’enregistrement du deuxième album. Entouré de ses musiciens, Guillaume au chant, au piano et à la guitare, arpente en studio la fine ligne d’équilibre entre spontanéité et production sophistiquée. Aériennes, sensibles et atmosphériques, ses compositions égrènent des combinaisons subtiles d’instruments acoustiques empreintes de pop des années 90 à la Mazzy Star et de folk psychédélique des années 70 comme Tim Buckley.
Promis, j’arrête les biographies copiées-collées d’un dossier presse ! Alors, tu veux découvrir qui se cache vraiment derrière ce majestueux projet My Broken Frame ? Tu veux en savoir un peu plus sur notre Sufjan Stevens français et connaître toutes ses influences ? Allez, go !
Salut Guillaume !
Je t’ai connu vers 2006/2007 avec ton premier EP Chapell Hill que j’avais trouvé excellent, puis silence radio … Tu t’es plus dédié à d’autres formations et collaborations et tu as mis « presque » My Broken Frame en stand-by.
Je n’ai pas vraiment cherché à le mettre en stand-by. Disons que c’est un peu un concours de circonstance. Je jouais à une scène ouverte et on m’avait proposé d’enregistrer les morceaux de My Broken Frame dans un studio. On m’avait aussitôt suggéré de donner vie à mes chansons sur un support et c’est Erwan de Waterhouse Records qui s’est proposé avec un autre label Drunk Dog de sortir le disque. J’ai fait quelques concerts mais j’avais un autre groupe qui s’appelait Go Go Charlton et qui me prenait beaucoup de temps (sourire). Ce qui s’est passé, c’est que je n’avais pas réussi à m’entourer, à trouver les bonnes personnes avec qui travailler sur ce projet. La différence avec mon autre groupe, c’est qu’avec My Broken Frame je portais le projet tout seul. Alors qu’avec Go Go Charlton, on était quatre avec un manager et ça avançait plus vite et concrétement, on avait beaucoup de choses à faire à accomplir entre 2007 et 2009 : Deux EP, un album, beaucoup de concerts, …
Et du coup, tu as repris l’aventure avec My Broken Frame depuis 2009 ?
J’avais pu enregistrer beaucoup de nouveaux morceaux depuis…
…C’est ce qui t’a permis de nous offrir ce nouvel EP « Today » (sourire) ? Donc si on peut le situer dans le temps son élaboration, c’est après GO GO Charlton, vers 2010 ?
Après « Chapell Hill« , entre 2007 et 2009, j’ai maquetté beaucoup de choses et certaines ont fait partie de maquettes sur internet. Il y a eu la compile « A découvrir absolument« , « Blog Up« , une autre pour des chansons d’enfants, …
Pour revenir à « Today« , je vais te raconter l’histoire de cet EP (sourire). En fait, j’avais un peu une envie d’arrêter la folk music et d’aller plus vers un univers pop plus personnel. Donc, j’ai cherché autres choses de ce que j’ai fait précédemment. Je voulais des batteries sur mes morceaux et là j’ai rencontré David Dahan qui faisait plus des musiques de pub, de film, un truc de ce genre. Il venait juste d’ouvrir un studio « Sparkle Studio« . On a passé 10 mois à travailler 4/5 morceaux. Le studio ça m’a fait approfondir mes chansons, je suis passé finalement d’un univers minimale de mes débuts à plus sophistiqué, plus pop et qui mine de rien colle avec mes racines musicales. Tu vois finalement, il m’a fallu du temps pour m’affirmer (rires).
Sur scène c’est encore un univers plus différent vu qu’on retrouve la présence de Kim Giani à la batterie, de Cléa Vincent aux claviers et aux chœurs et d’Olivier Cavaillé à la basse et au violoncelle.
Kim et Cléa sont là depuis presque un an, par contre Olivier est avec moi depuis plus longtemps (sourire), plus de 4 ans ! Entre « Chapell Hill » et « Today« , on a beaucoup joué ensemble (en parlant d’Olivier) et du coup il est sur le disque. Par contre pour Kim et Cléa, je leur ai proposé de jouer avec nous en live quasiment à la fin de la production de « Today« .
Il est vachement bon cet EP ! Sérieusement, « Today » se détache de cette folk mielleuse qu’on a dû entendre plus d’une fois (surtout à Paris).
Déjà, je n’avais pas envie de dire des choses qu’on entende beaucoup, tous ces sons à base de ukulélé-xylophone, certaines façons de faire les choeurs aussi. Je ne me reconnais pas là-dedans, je suis plus rythmique (sourire). Les principaux instruments que j’ai utilisé c’est guitare électrique, basse, batterie, du wurlitzer, du piano et synthé. Et finalement, ça sonne comme un groupe pop-rock d’aujourd’hui (rires).
Et pas une chanson qui ressemble à l’autre : Today et ses airs de vacances qui appellent à l’évasion, Shiny qui nous bercent avec ses petites envolées lyriques, etc. Aussi, j’ai une impression que cet EP est comme un road-movie, très poétique et très imagé.
Le cinéma m’inspire beaucoup dans la musique. Ce que je cherche aussi, c’est que ma musique puisse donner de l’émotion, qu’elle évoque des couleurs, des paysages. Ce qui fait un peu la différence, c’est que je change souvent de tonalité.
Une question très importante pour le fan que je suis : Miss Moon n’est pas sur cet EP, pourquoi ?
Miss Moon, c’est un morceau que j’ai produit moi-même, à la maison (sourire) qui date de juste après l’enregistrement de « Chapell Hill ». C’est une chanson qui a été compilée au Japon, le label Lirico l’a choisie pour une compilation intitulée « Saddest Songs » et où on retrouve des chansons de Scott Matthew, Matt Elliot ou encore Chris Garneau.
« Today » donc c’est une manière de marquer un nouveau départ avec My Broken Frame ?
Déjà pendant les concerts, je ne joue qu’un seul morceau de l’époque de « Chapell Hill » que j’ai ré-arrangé et tout le reste c’est que des nouvelles chansons.
Dernière petite question : Un long parcours avec Go Go Charlton, différents projets que ça soit avec The Big Crunch Theory, Kim, 21YO ou la compagnie de Théâtre Franchement-Tu…. C’est pour quand le cinèma (sourire) ?
J’aime énormément la scène et avec le théatre j’ai découvert une autre façon de faire la musique. Je jouais sur scène avec les comédiens (sourire), c’était un travail vraiment particulier…
…Très rétro donc ?
C’était un peu cela, les acteurs jouent et à un moment donné on accompagnait en musique ce qu’ils font. Ce qui est intéressant avec le cinèma ou le théatre, c’est que tu sors du format de la chanson. Tu as des moments d’improvisation et c’est génial. J’essaie de faire cela sur scène des fois (sourire).
Merci Guillaume pour la petite rencontre. Qu’est ce qu’on peut te souhaiter de meilleur à venir ?
Un maximum de concerts et que l’EP ait une suite discographique assez rapidement (sourire).
Je finis ma pinte, remis de la musique et je me laissai bercer par la voix chaude et charmeuse de Guillaume. Un artiste qui m’a surpris avec ses très beaux textes et une musique pop-folk fraîche et fichtrement agréable. A découvrir absolument !
Merci à Lara et Maud de La Bise Fraîche !
Crédit Photo Portrait Guillaume : Mélanie Elbaz
Crédit Photo Pochette EP Today : Elise Boularan
Crédit Photo My Broken Frame (en Live) : Caroline Keî