"Joséphine a « la trentaine », n’est pas mariée, n’a pas d’enfant, mais elle a un chat. Elle est blonde et menue (du haut en tout cas), et un jour elle se mettra au sport. Elle travaille dans un bureau avec plein de gens qui ne connaissent pas son nom, mais remarquent ses achats compulsifs. Elle se fait harceler par sa gardienne, ses parents ne sont vraiment pas des cadeaux, sa soeur parfaite lui donne des leçons de vie, mais heureusement il y a Rose et Cyril, ses meilleurs amis, toujours solidaires et attentifs à ses malheurs. Finalement, il ne lui manque pas grand-chose, à part peut-être l’homme idéal, pour pouvoir faire des courses pour deux, imaginer des soirées torrides et partir en week-end romantique. En attendant, elle pleure devant des films à l’eau de rose et suit une psychanalyse avec son esthéticienne !"
Des planches tout aussi cyniques, des situations tout aussi cocasses, le premier Joséphine vaut largement le second est ce n'est ni un mérite ni un exploit puisque généralement c'est lorsqu'il s'agit de faire une suite que l'auteur se trouve être en mal d'inspiration, tout juste bon à réchauffer les vieux gags qui avaient fonctionné dans le premier opus. Ainsi, il est probablement plus judicieux (attention, voici une idée à creuser!) d'attaquer directement le dernier tome pour terminer en beauté sur le premier, l'originel, le chef d'oeuvre afin de ne jamais être déçu par les suites mais d'y voir une forme d'évolution régressive. En gros, vous auriez du commencer par Matrix 3, par exemple, le premier aurait alors été l'apothéose, la crème de la crème, la révélation du siècle... et le serait resté! Maintenant, ce n'est plus qu'un bon film aux idées intéressantes. Bref, tout ça pour dire qu'il est heureux que le premier tome de Joséphine soit aussi bien saucissonné (et bien quoi, moi aussi j'ai un dictionnaire des synonymes, qu'est-ce que vous croyez?) que le second. Joséphine nous fait rire à travers ses attitudes stéréotypées qui reflètent pourtant le mode de pensée féminin actuel mais le plus remarquable reste le travail soigné de Pénélope Bagieu. Abordant la vie d'une femme sous tous ses aspects - boulot, famille, amis, amour, fric... -, elle a finement dosé les anecdotes au niveau thématique et a orchestré la présentation et le développement de sa protagoniste avec brio de sorte qu'en moins de temps qu'il ne faut pour le dire la trame décolle et colle à la peau, sans aucun lest pour de plomber l'affaire! Voilà donc un petit livre qui passe comme une lettre à la poste et dont la lecture est plus rapide encore!