Magazine Journal intime

A night with Fyfe – 2 ans plus tard (2)

Publié le 19 mai 2011 par Fyfe
Billet toujours autant garanti 100% sans seske, toujours autant merci le Crampon.
Pour les besoins de ce billet, la soirée commence donc à 20h, après le repas familial.
Fyfe et Mr Petite Graine décrochent les morceaux de haricots verts coincés dans leurs cheveux (le Crampon a un très léger rejet alimentaire de tout ce qui n'est pas une patate, une pâte, du riz, ou du pain, et une manière de le manifester assez expressive), et nettoient le riz collé sur le carrelage sous la chaise du Crampon, dans les interstices du réhausseur, dans les verres, dans la carafe, etc.
C'est un moment stratégique. Fyfe et Mr PG se jaugent du regard. Une guerre des nerfs se déroule sous le regard innocent du Crampon.
Mr PG est vicieux, il annonce qu'il va finir de ranger tout seul. Fyfe sait reconnaître sa défaite, c'est donc à elle que revient le plaisir de préparer le Crampon au coucher.
Elle ignore la sueur froide qui perle dans son dos, et prononce la phrase fatidique :
« Tu viens, Crampon, on va mettre le pyjama ? »

La réponse ne tarde pas : le Crampon file en courant, en hurlant sans discontinuer « Non pas pyjama, non, veux pas, veux pas, nooooooooooooon ». Pour bien visualiser, il faut s'imaginer qu'on vient de lui proposer de manger de la mort-aux-rats par les trous de nez.
Oui, le Crampon est intelligent, il a compris que pyjama = dodo. La joie du coucher commence donc de plus en plus tôt pour le plaisir de tout l'immeuble.
Commence un rituel de course – poursuite, d'essuyage de baffes (« Crampon, on ne tape pas ! Réponse : baffe »), et de gesticulations dignes d'un asticot haltérophile.
Une bonne demi-heure plus tard, le Crampon a été mis au coin, câliné, rassuré (peu importe l'ordre) mais il n'est toujours pas vraiment disposé mettre son pyjama.
Avec une pensée désolée pour tous les principes d'éducation en vigueur, Fyfe sort donc son argument secret. « Crampon, vient mettre le pyjama, je te donnerai un gâteau ».
Le Crampon retrouve le sourire  « Ouiiiiiii ! Gâteau ! Gâteau ! Moi je veux gâteau ! », et accourt en sautillant de joie vers la table à langer.
A ce stade, Fyfe emmerde déjà cordialement les bouquins de conseils en éducation, et soupire de soulagement.
Pendant que le Crampon boulotte sa madeleine avec enthousiasme, Fyfe le change.
Quelques miettes resteront coincées dans la couche ou dans le pyjama, mais franchement, on s'en fout.
Au moment de le reposer par terre, la deuxième phrase à potentiel atomique est prononcée :
 « Crampon, tu viens te laver les dents ? »
Même réponse que précédemment (à visualiser en imaginant que l'on vient de lui annoncer l'imminent arrachage de ses ongles à la pince à épiler).
Sauf que le coup du gâteau paraît un peu moins pertinent tout d'un coup.
Fyfe se croit maline. Elle tente de faire diversion en faisant voler Buzz l'Eclair jusqu'à la salle de bain.
Le Crampon suit en riant.
Fyfe fait mine de brosser les dents de Buzz. Le Crampon se bidonne.
« Et toi Crampon, tu te brosses les dents aussi ? »
Le Crampon tend les mains vers la brosse à dents. Fyfe manque de se faire pipi dessus de fierté et se félicite de sa créativité qui n'a d'égale que son machiavélisme.
Le Crampon essaye de brosser les dents de Buzz.
Chute vertigineuse et brutale de la fierté Fyfienne.
Le Crampon refuse de laisser Fyfe reprendre la brosse à dent.
30 minutes plus tard, les dents du Crampon ont frôlé par deux fois la brosse.
Fyfe abandonne, et note pour plus tard de commencer à constituer la cagnotte « dentiste » du Crampon.
« Bon, Crampon, on va lire l'histoire ? »

Je vous la refais pas, hein, vous avez compris le principe de la réaction du Crampon, mort-aux-rats, pince à épiler, tout ça tout ça. 
Fyfe s'enferme avec le Crampon dans sa chambre. Elle attend patiemment que le Crampon accepte de monter dans son lit pour commencer à lui lire une histoire de son choix, en ponctuant son attente de paroles douces et de menaces.
Le Crampon fait mine de céder. Mais sa sournoiserie n'a pas de limite.
Chaque livre proposé par Fyfe est rejeté par le Crampon. « Non, je veux un autre ! ».
L'étagère qui fait office de bibliothèque du Crampon est vide.
Fyfe n'est qu'amour et patience, mais menace tout de même de zapper l'histoire (et de se casser au Guatemala).
Le Crampon choisit alors le premier livre qui lui avait été proposé. Fyfe ne relève même pas l'affront et s'empresse de lire, avec le ton s'il vous plaît, et sans sauter des phrases sous peine de se voir engueuler par le Crampon (qui connaît tout ses bouquins par coeur)(élever une graine de génie n'est pas une sinécure).
A suivre

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