NANT’A U LIGERU BATTELLU aghju marchjatu
D’equilibru
eppoi mi sò taciutu
mi ci hè vulsutu à stridà u nome di e stelle
à i quattru cardinali.
Si ne sò allungati di sera
è m’anu lasciatu spruvistu
una stonda
sin’à à chi u rusignolu di maghju
si stia l’ultimu
à accumpagnà mi
à u neru scuru
di a mio casa bagnata di luna.
SUR UN BATEAU LÉGER j’ai marché
D’équilibre
puis me suis tu
il m’a fallu crier le nom des étoiles
à tous les points cardinaux.
Ils se sont étirés vers le soir
et m’ont laissé démuni
un moment
jusqu’à ce que le rossignol de mai
demeure le dernier
à m’accompagner
au noir obscur
de ma maison baignée de lune.
Paul de Brancion, Le Soleil aveuglé in Le Marcheur de l’oubli | U Viandante di smentichezza, édition français/corse, Lanskine / Academia di i Vagabondi, 2006, pp. 76-77. Traduction en corse de Guidu Benigni.
Note d’AP : les poèmes du Marcheur de l’oubli ont été écrits en Haute-Corse sur les sentiers de la vallée du Latiu (Balagne), près de Corbara. Imprégnés de l’âpreté de cette terre, ils évoquent le chemin parcouru pour aller au-delà de la douleur et de la perte, vers un oubli lumineux et incandescent.
L’ouvrage ci-dessus est accompagné d’un CD de l’enregistrement du Marcheur de l’oubli, cantates profanes de Gilles Cagnard d’après les poésies de Paul de Brancion. Enregistrement effectué à l’auditorium de Pigna (Haute-Corse) le 24 avril 2004. Pour écouter un extrait, cliquer ICI. On trouvera plusieurs autres extraits sur le site de Paul de Brancion, en même temps qu’un extrait d’une courte pièce vocale de Thierry Pécou sur deux poèmes pour cinq voix : « Au-dessous des étoiles » (Le Marcheur de l’oubli), créée par l’ensemble Ludus Modalis à l’Opéra de Rouen en octobre 2007.
PAUL DE BRANCION
■ Voir aussi ▼
→ le site de Paul de Brancion
→ (sur YouTube) des poèmes extraits de Temps mort, lus par Paul de Brancion
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