Les douze macarons de minuit

Publié le 08 février 2008 par Anaïs Valente

Vu votre insistance à la limite du harcèlement (des centaines de mails suppliant, c'est pas du harcèlement ça, ma bonne Dame ?), je me fais une joie de vous raconter ma livraison de macarons made by Jean-Philippe Darcis.

Ils sont donc arrivés à 19h tapantes (paf), dans leur choli petit sac orange. Gros défaut de Monsieur Darcis : point de jolies boîtes comme chez Ladurée, je m'en vais de ce pas lui suggérer d'y remédier, il en va de l'image de marque de ses somptueux macarons. Pour rappel, j'avais commandé douze petites choses rondes colorées, croustillantes et moelleuses à souhait : framboise, praliné, nougat, lait d'amande, cassis-violette, fraise-coquelicot et chais plus quoi (étrangement, y'a toujours un goût qui ne me revient pas en mémoire). A l'heure où je vous écris, ils attendent impatiemment de me provoquer un orgasme gustatif, lovés dans mon frigo (si si, ils sont lovés les uns contre les autres, pour se tenir chaud par cette température polaire nécessaire à leur anti-rancissement, je vous montrerai une photo dès que possible).

Voilà. Vous savez tout.

Le livreur ? Ben quoi le livreur ? Vous voulez savoir quoi ? Tout ? Que je vous raconte tout ? Enfin ce qui est racontable (célèbre réplique issue de "La boum", j'ai de fameuses références cultureuses, je sais).

Et bien…

Que vous dire, sachant qu'il vient lire ce blog ? Sympa, drôle, ténébreux (même si pas tout à fait brun, enfin chais plus, faisait noir hein, ma bonne Dame), et patati et patata (je peux pas trop en dire, je vous dis qu'il vient lire ce blog, titchu) avec un côté obscur de la force bien marqué, surtout depuis que je sais qu'il fut un temps où il avait les cheveux longs et verts (serait-il une réincarnation de l'incroyable Hulk ?) et depuis que j'ai appris qu'il rédige des textes sur la meilleure façon d'exterminer la race humaine (mitraillette, hache ou virus ébola ?).

Et puis bon, je me dois d'être honnête, y'a un tout petit mini rikiki détail insignifiant, qui risque de pas plaire à tout le monde, notamment au mulot à longue queue qui partage ma modeste existence : macarons-man, ben, c'est un assassin de rats. Enfin de rat. Un seul, mais c'est le rat de trop, n'est-ce pas. Il prétend que ça serait plutôt "non assistance à personne en danger" et non pas "meurtre avec préméditation", mais j'émets quelques doutes, sachant qu'il a laissé son propre rat, son fidèle compagnon depuis six ans, qui jamais ne le quittait, qui lui tenait chaud les soirs d'hiver, qui lui susurrait des mots doux à l'oreille les soirs de déprime, qui cuvait avec lui dans les vapeurs d'alcool (attention, âmes sensibles, ne lisez pas ce qui suit, vous pourriez être traumatisés à jamais, vous voilà préviendus), donc il a laissé son rat se noyer dans une Chimay bleue. Vous lisez bien. C'est une mort horrible et sinistre pour un rat si gentil, j'en ai conscience, et cet événement conduira tout droit macarons-man croupir en enfer pour l'éternité, au milieu de centaines de rats vengeurs et assoiffés de sang, cela va de soi. N'allez pas parler de cet événement à mon mien, de rat, je voudrais pas qu'il en cauchemarde la nuit, le pauvre petiot.

Pourtant je vous assure, il a pas l'air d'un assassin de rat, macarons-man. Mais l'air ne fait pas la chanson, d'ailleurs soyez contents que je sois toujours en vie à l'heure où je vous écris… Assassin de rat, oui. Assassin d'Anaïs, non. Ou pas encore.

Au fait, pour la petite histoire, je lui ai aussi montré un truc à moi rien qu'à moi très très personnel, qu'une seule autre personne au monde a déjà vue à ce jour. Je sais, c'est fou. Dans la vie, faut parfois être fou. Enfin folle. Une pulsion. Quand la confiance règne la confiance règne. Un jour peut-être, je vous en parlerai. Un jour… Peut-être.