Je sais, le thème en ce moment est un peu tendancieux (Sofitel est pris qui… etc).
Mais hier soir, à l’Hôtel Canal, avenue de Flandre, on était loin des tribulations de l’actu©.
Dix chambres de l’hôtel, m'avait-on dit, avaient été pour un soir "investies" par des artistes, pour réinventer l’amour, comme toujours.
A
u quatrième, dans la première chambre ouverte, des pieds dépassaient d’un lit. Au troisième, un florilège de toutes ces phrases nues que l’on peut prononcer avant ou après. Au premier, une vidéo hypnotique nous plongeait à la fenêtre d’une chambre à New-York, à attendre un rendez-vous qui ne vient pas. Des touristes américaines nous ont tiré de notre rêverie en parlant fort – c’était de vraies clientes de l’hôtel.Dehors il faisait beau, dans les chambres on faisait de la place sur le lit pour d’autres visiteurs, ici deux femmes se coiffaient en chantant Woman in love, là un rouget faisait l’amour à une pieuvre (très étonnamment, c’était réussi), dans les couloirs il faisait un temps de Pauchon, l’ambiance détendue était propice aux sourires en passant, parfaitement raccord avec le thème. Au rez-de-chaussée, devant le micro d’une journaliste de Rue69, l’organisatrice parlait avec ferveur de l’amour céleste de Platon tandis que dans son dos montait des cris d’orgasme.
Voilà, c’était une belle histoire d’un soir.
Et la découverte d’un festival : tous les 19 du mois, dans le XIXe, c’est une rencontre nouvelle. Les uns chez les autres, ça s’appelle.
Le 19 juillet, par exemple, il y aura concours de ricochets à La Villette.
Chouette.
PS – à deux pas de là, rue de Crimée, une dizaine d’adultes concentrés, de 18 à 50 ans, préparaient leur Diplôme Initial de Langue Française. Les successeurs des personnages de B.a.-ba. D’ici quelques jours, je pourrai enfin vous en parler, de ce livre. Inch’Allah.