A quoi sert un storytelling tourné vers le passé ?

Publié le 20 mai 2011 par Storytellingfrance

Pourquoi cette question ? Le passé, c'est l'histoire, et des histoires, du storytelling, non ?
Oui et non.

Le récit d'événements passés a une grande importance dans le storytelling, mais uniquement si on s'en sert pour comprendre le présent et se projeter dans l'avenir. C'est banal de le dire, mais c'est par une distanciation du passé qu'on peut arriver à en tirer quelque chose.
Banal, oui.
Mais alors pourquoi bridons-nous si souvent notre potentiel, restreignons-nous nos ambitions, comme ça, sans plus réfléchir que cela ?
Il y a des histoires là derrière, celles d'échecs du passé non assumés, ou du moins dont on n'a pas tiré des enseignements, qui auraient alors été transformés en comportements positifs.

Ce genre d'enfermement dans le passé nous empêche alors de laisser libre cous à une imagination productive, et nous amène souvent à penser petit. Dommage. A force d'accroître le poids du passé, il devient difficile d'avancer.
Dommage aussi, parce qu'à part en tirer du bon, de ces expériences du passé, on ne peut rien en faire d'utile. Briser ses rêves, par contre...

Ceci dit, on peut avoir à convaincre d'autres personnes de l'importance de ne pas adopter ce "refuge" néfaste dans des histoires du passé. Et pour cela, pourquoi ne pas raconter une histoire ?
Et tant qu'à faire, autant utiliser la mythologie, ou une fable. Comme déjà dit l'autre jour, on n'a pas toujours une histoire vécue sous la main.

L'histoire (à utiliser librement autant que de besoin) :

Deux moines zen étaient en voyage. Les voilà qui arrivent sur les rives d'un cours d'eau. Il y avait là une vieille femme qui n'arrivait pas à franchir le cours d'eau toute seule. Le moine le plus âgé la prit donc sur ses épaules et la transporta sur l'autre rive. Et chacun poursuivit son chemin. Les moines avaient repris leur marche depuis plusieurs kilomètres, lorsque le moine le plus âgé s'aperçut que son compagnon de voyage semblait préoccupé par quelque chose. Il lui demanda donc ce qui pouvait bien le tracasser au point de ne pas jouir de la quiétude de cette marche si propice à la méditation. Le moine plus jeune lui répondit que, selon leurs croyances, il ne leur était pas permis de poser les mains sur une femme, alors que le moine plus âgé, lui, était allé jusqu'à la transporter sur ses épaules ! Le moine le plus jeune n'arrivait pas à avaler cet incident, et bougonna plusieurs heures durant. Le moine le plus âgé finit par lui rétorquer : "j'ai laissé cette femme sur l'autre rive du cours d'eau, alors que toi, tu es toujours en train de porter ce fardeau sur tes épaules !"

Le passé n'est pas un problème, s'il est géré et s'il l'est en temps que passé. Place alors, maintenant, au présent et au futur. Let's go !

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