8. Foi

Publié le 18 mai 2011 par Eternelleamoureuse

Plus d’une semaine s’est passée depuis mon dernier article. Comme je n’arrive pas à tout raconter, je vais résumer pour arriver en temps réel.

Je n’ai pas fui. Je me suis regardée aller.

J’ai continué à aller voir Bernadette tous les jours, comme promis, comme si de rien n’était. J’ai amené mon ordi portable tous les deux jours pour que Benjamin puisse dire bonjour à Bernadette par Skype. Je m’éclipsais pour les laisser parler ensemble. Il n’a jamais demandé à me parler.

J’ai fini par frustrer dimanche dernier et suis retombée dans mes illusions et mes scénarios : pourquoi agit-il ainsi envers moi ?! Pourquoi me fuit-il ? J’ai fait une colère et l’ai laissée décanter. Ça ne me fait du mal qu’à moi. Il a d’autres chats à fouetter et ne sait même pas ce que je vis puisqu’on ne s’en parle pas par courriel non plus.

Je fais en sorte de croire que le problème n’est que de mon côté, que Benjamin gère très bien cette situation en l’ayant calée dans un tiroir bien fermé, sans émotions. J’interprète cette situation ainsi pour me faciliter les choses et rester «clean» face à Bernadette qui ne se doute manifestement absolument de rien concernant Benjamin et moi.

L’interprétation et les scénarios ne servent à rien. J’aurai la réponse après son retour. D’ici là, je décide de ne plus lui donner de nouvelles du tout. Besoin d’air et d’espace, besoin de me retrouver.

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Un message m’arrive d’En Haut, dans la nuit, quand je Lui demande ce que j’ai à vivre avec Bernadette, pourquoi ma présence quotidienne à ses côtés ? «Parce qu’elle va t’enseigner l’Amour», est la réponse qui confirme un feeling que je commence à avoir en la découvrant chaque jour un peu plus.

Au fil des jours, je sens en effet une belle affection s’installer entre elle et moi. J’ose m’attacher, en fait, par petits bouts, ce qui est rare pour moi. J’ose, en fait, sentir mon coeur s’ouvrir et accueillir de l’amour, par flashs. Pourtant je trouve tellement bizarre cette amitié avec elle alors qu’il y a cette attirance entre son conjoint et moi.

J’apprends à connaître Bernadette que je n’avais, en fait, connue qu’à travers sa pneumonie récente et difficile et/ou en présence de Benjamin. Je découvre une femme qui ne se plaint jamais, qui ne demande rien, qui laisse vivre… et étouffe ses émotions. Sa maladie provient bien de quelque part…!

Bernadette est cependant, et surtout, une boule d’amour, comme moi et Benjamin. Elle a une lumière dans les yeux qui en dit long sur la grandeur de son coeur, une lumière joyeuse qui rayonne et touche. Elle a aussi une simplicité déconcertante, une innocence, presqu’une naïveté bienheureuse. Elle porte, surtout, une foi immuable en la vie et en Benjamin. Elle croit en leur amour et en a 100% confiance. Pour elle, si elle s’en allait dans l’Au-Delà, il la suivrait peu de temps après parce qu’il sont «trop collés». (A ça, cependant, je n’en suis pas sûre du tout… pour avoir discuté de ce sujet avec lui et sentir sa force de vie).

Je la regarde, l’écoute, la voit… Sa foi, sa confiance en l’Amour, de la vie, de Benjamin, de ses soeurs, m’enseigne combien c’est beau, c’est magnifique même, d’avoir confiance, de croire, d’Aimer inconditionnellement… et d’être Aimée… mais comme je ne suis pas naïve du tout, j’ai de la peine à me dire que je pourrais croire ainsi en l’Amour et le vivre avec autant de foi.

Pourtant, si on n’y croit pas, comment pourrait-on le vivre ?

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