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Côte d’Ivoire : après le bain de sang, le champagne coule… à flot !

Publié le 21 mai 2011 par Menye Alain

TRIBUNE LIBRE DE KAISA ILUNGA

Côte d’Ivoire : après le bain de sang, le champagne coule… à flot !Investiture en grande pompe en période de crise aiguë, le champagne coule à flot. Seuls les morts, victimes des bombes ont tort. Linge entaché de sang, pas encore lavé en famille, la réconciliation, le pardon, personne n’en parle et c’est plutôt le champagne qui coule à flot à Yamoussoukro. Quand bien même la plupart des Ivoiriens ayant tout perdu pendant la guerre, n’arrivent pas à joindre les deux bouts pour survivre. La survie est devenue plutôt une acrobatie difficile… - Le deuil d’Abidjan sans retrait est à afficher aux carnets nécrologiques de l’histoire ancienne, c´est désormais, une broutille du passé, une guerre cauchemardesque qui a pour seul responsable : « L’ex président », qui est sous les verrous. Empressé, le nouveau président est allé prendre son bain de foule chez son ami sénégalais Wade, il n’a pas osé sillonner en décapotable Abidjan, dont on disait pourtant sécurisée. - Abidjan qui n´a pas encore soigné ses blessures ni séché ses larmes de sang baigne à présent dans le champagne qui va couler à flot. Il faut dire de vive voix merci aux compagnons de la guerre du cacao. D’investiture en investiture et/ou prestation de serment, on se croirait face à une présidence …à vie. - La tribune d’honneur passée au peigne fin par des casques bleus, armée nationale (?)… dans l’armée ivoirienne, enfin, prévenir d´éventuels sabotages qui ne viendraient déranger l’effervescence qui est à son comble, et le faste de l’investiture.  A noter que ceux-ci sont en alerte maximale et campent autour de Yamoussoukro dans une atmosphère de veillée d’armes.Les convives sont venus nombreux, le Français Sarkozy, sauf imprévu, ne manquera la partie car, disons-le, c´est en son honneur que celle-ci se tient, grâce au grand rôle « d´ex-terminator » joué dans le pilonnage de triste mémoire. - C´est donc avec une gerbe de fleur à la main qu’il se rendra à Yamoussoukro, comme l’on se rend au cimetière mais, hélas, au lieu de les offrir, à défaut, Il devrait les déposer sur les fausses communes des victimes des bombes d’une sauvagerie infernale. Ainsi donc, il planera longtemps encore en Côte d’Ivoire, cet air de vengeance sur fond de tribalisme rallumé pendant les tueries entre les deux camps.  Comme quoi, une seule étincelle réussira à tout remettre en question. - Toutes les chances de paix se sont amenuisées. Le doigt sur la gâchette, un arrosage à la bombe sur des civils désarmés est la nouvelle politique de dissuasion et de délogement des récalcitrants et mauvais élèves. Telle semble être la stratégie des faiseurs de « paix ». -

KAISA ILUNGA
D´Allemagne

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