L'idée a germé dans la tête de Patrice.
Ce qui, au passage, est un évènement.
Pauvre Patrice.
Bref.
Au départ, ses amis ont d'ailleurs estimé qu'il avait échafaudé une usine à gaz.
Ses amis se sont trompés.
Les pauvres.
Patrice a posté : "Pour contourner les éventuelles arrêtés d'interdiction, j'ai pensé (!) à réviser le concept (bon dieu) d'"apéro facebook".
Compte-tenu du peu d'estime que lui portent ses amis, ils se sont poilés en lousdé, mais ils ne l'ont pas dit, les vilains.
Au contraire, ils ont posté : "Vas-y, Patrice, développe, on te suit".
Ses amis ne sont pas tendres.
C'est plus fort qu'eux, ils adorent la rigolade et spécialement aux dépens de Patrice.
Le malheureux.
Patrice a donc posté : "Ce soir, 2Oh, tout le monde à son clavier. Je rince".
Ses amis ont posté : "Comment refuser ?".
A 20h, Patrice a posté : "Top départ. Je vous sers quoi ?".
Chacun de ses amis a passé commande.
Patrice a posté : "Voilà" et il s'est jeté un gorgeon.
A 20h30, Patrice a posté : "Qui en reprend ?".
Ses amis se sont précipités : "Moi, banane".
Patrice s'est envoyé un deuxième gorgeon.
Ses posts sont devenus… audacieux. Patrice entreprenant, ses amis ne se le figuraient même pas.
Il a fallu qu’il offre une 3ème tournée pour que ses amis comprennent que Patrice était en train de se ratatiner. Or, Patrice, on le connaissait sobre du carafon et tout court.
Pour se remettre de sa stupéfaction, chacun s’est servi un verre.
Patrice a continué à bien s’arranger.
Ses amis sont devenus reconnaissants. On le lisait dans leurs yeux.
Le mur s’est mis à tanguer.
Un de ses amis a posté : "PaTrryssEEE, téchmp ionSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS". Il s’était endormi sur le clavier.
Patrice est allé se coucher.
Le lendemain (tard dans l’après-midi), ses amis ne considéraient plus Patrice comme stérile du carafon. Mais question loyauté, ils le trouvaient limite.