15. Retour

Publié le 22 mai 2011 par Eternelleamoureuse

Je me lève vers 7h30 et découvre la réponse de Benjamin à mon message d’hier soir : «Tu, sais, je respecte tes décisions et aussi le cheminement que tu vis. Je t’appuie dans tout ce que tu me dis ci-bas».

Pour une autre raison que j’ignore, le déluge de larmes se remet en fonction. Chaque fois que je lui partage un état d’âme, il a toujours des mots de soutien, de compréhension, qui me touchent.

Une heure plus tard, un autre courriel où il me dit combien il est heureux de retrouver Bernadette comme il y a 2 ans, avant son accident. Je suis heureuse pour les deux, touchée et émue de voir que son espoir de la voir «revivre» à nouveau soit réalisé.

Et je me remets à pleurer car je sais que cette «résurrection» tient aussi pas mal du fait de ma présence auprès de Bernadette, parallèlement à un ajustement de sa médication.

Ma mission de vie est de rendre les gens heureux. Cela a toujours été. Les autres doivent être heureux et je fais tout pour qu’ils le soient. C’est naturel et même réflexe chez moi, je ne peux pas m’en empêcher.

«Et moi alors ?!!!! ai-je envie de crier alors que je fais du jardin. C’est bien beau tout faire pour que tout le monde soit heureux mais, moi, qui m’offre son amour, son temps, sa présence, sa joie, son affection, etc. ?!».

C’est bien beau de dire qu’on est censés être heureux tout seuls, on en reviendra, de ce dogme. Sinon, pourquoi la Création aurait fait un homme et une femme et des gens pour être ensemble ?! Enfin bref.

Je suis en colère contre moi-même et la Création de me faire encore revivre ces patterns : dépendance affective, attachement à homme indisponible, rendre les gens heureux et pas moi, etc…

L’histoire de ma vie que je veux casser; chaîne de dépendance à des croyances que je veux démanteler à tout jamais.

Je Lui parle, à Lui en Haut, pour lui dire que ça suffit, que je mérite moi aussi d’être heureuse, amoureuse simplement, agréablement, pleinement, etc. et que j’en ai plus qu’assez de vivre ces situations.

Vers 14h, Benjamin arrive avec Bernadette et Amélie. Ils sont allés faire une sortie ensemble et Bernadette voulait voir mon jardin. Elle me sert fort, m’embrasse, me garde dans ses bras, me colle et me tient le bras tout le long de la promenade. Je me sens un peu bizarre mais me laisse aller dans ce moment d’affection avec Bernadette.

Quelques regards sont échangés avec Benjamin, compréhension, complicité, secret partagé… mais tout va bien avec Bernadette qui ne se doute de rien. On rit, on pique une jasette, on est simplement bien. Petite visite qui me permet de voir que je tiens bien la situation d’être en la présence de Benjamin et Bernadette ensemble.

Finalement, ça se passe beaucoup plus facilement que je ne pensais et j’en suis heureuse. Je vais pouvoir retourner chez eux plus tôt que prévu.

Juste avant de partir, Bernadette me demande «Tu viens bien à 16h demain pour mon souper ?!» d’un air très sérieux. Je reste un peu surprise et lui dis que Benjamin est maintenant là pour reprendre le flambeau. Benjamin confirme. Elle sourit en disant que c’est une blague… mais je ne sens pas que c’en était une tout à fait…

Je vais ranger mes outils de jardin et rentre à la maison. Un nuage a décidé de pleurer un peu.

Je suis crevée par ces cinq heures de travail au jardin à bêcher, sarcler, étendre de la terre, planter, transplanter. Saine fatigue.

Je suis contente du chemin que je fais et de la guérison qui est en train de se passer en moi…

J’ai très hâte d’avoir terminé de péter cet enjeu de dépendance affective pour enfin guérir cette plaie béante qui habite mon coeur depuis si longtemps… Je suis en route…

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