– Par-delà bien et mal, Nietzsche énonce que la volonté de puissance prime sur l’instinct de conservation. Comment pourrait-il en être autrement d’ailleurs ? Seuls aveugles et fous peuvent croire à la conservation, à la protection comme faculté première ! Comment saurait-il en être autrement ? C’est logique même que si défense il y a, c’est que le danger est premier. S’il y a l’instinct de conservation, c’est que la volonté de puissance a mis à mal le voisin, le proche, l’adversaire, l’ennemi.
Serait-il alors erroné de parler d’instinct de puissance et de volonté de conservation ?
– Il est toujours aussi essentiel aujourd’hui de parler du fascisme et de l’étudier, cela dans le but de le désacraliser, de le comprendre. En un mot : de l’humaniser.
Il faut bien comprendre que la monstruosité même est une expression de l’humanité. Et ceux qui préfèrent l’aveuglement, jugeant d’un simple « c’est inhumain » pour passer à autre chose et refusent de comprendre, ceux-là même peuvent être des monstres.
– Afin de philosopher à coups de marteau, assurez-vous d’être en possession du mur sur lequel exercer vos talents.
– Pour tout système de pouvoir, le danger réside dans la jeunesse, à plus forte raison dans les adolescents et les jeunes adultes. Ce sont eux qui croient le plus, eux qui espèrent le plus. Par conséquent, ce sont les plus dangereux.
Il est essentiel pour tout système de pouvoir désirant assouvir sa domination sans crainte et tirer profit de l’exercice de son pouvoir de rendre cette jeunesse stupide et inactive, de s’asseoir sur un parterre de naïveté béate incapable de remettre en cause, incapable de désirer le changement, incapable de penser l’ailleurs, l’autre, le différent.
Sans idéaux, il n’y a pas de révolte, pas de contestation. Sans idéaux, il ne peut donc y avoir que de la stabilité, qu’un égocentrisme crasse, qu’un asservissement volontaire et désiré de la part de la majorité.
Rendre la jeunesse indolente, c’est rentabiliser le suicide intellectuel collectif.