Nous revivons ce même sentiment 20 ans plus tard.
Cette fois-ci, l'on se souviendra d'abord et avec raison, ne serait-ce que pour rendre hommage au courage désespéré de ceux qui ont osé défier le pouvoir en place, de la révolution de Jasmin en Tunisie. Puis des événement en Égypte, au Maroc, il est vrai avec une démarche différente mais qui comme pour les deux premiers voit sa société se transformer. La situation est plus critique au Yémen et en Syrie, et nul encore aujourd'hui ne peut en prédire la suite. D'autres ce sont tus comme à Bahreïn ou en Algérie, mais pour combien de temps ? Impossible aujourd'hui de tirer des conclusions sur les résultats de tels événements, seuls les faits sont avérés. Comme en 1989, nous serons peut-être témoins de fins heureuses et d'autres moins.
Après les pays arabes, l'Afrique sub-saharienne. La Côte d'Ivoire voit enfin sa situation se débloquer avec l'investiture samedi 21 mai de son nouveau président de la République Alassane Ouattara, après plusieurs mois de guerre civile. Le retour à la normale demandera certainement beaucoup de temps et de patience aux Ivoiriens mais après plus d'une décennie de conflits on peut penser qu'il est temps d'enterrer la hache de guerre, à moins évidemment que certains n'y ai pas d'intérêt. Par contre au Burkina Faso, il est clair qu'une partie de la population n'a plus confiance en son dirigeant et le pays sera secoué régulièrement par des mouvements de protestation tant que certains faits ne seront pas élucidés. L'Afrique sub-saharienne, elle aussi, change et c'est tant mieux.
L'Europe n'est pas en reste. Pour des raisons différentes, mais aussi sur fond de revendications politico-économiques, violentes ou pacifiques, une partie des Grecs, des Espagnols, mais aussi des Albanais, sans oublier des Géorgiens maintenant protestent contre les efforts budgétaires qu'exigent d'eux leurs gouvernants qui à leurs yeux ont perdu toute crédibilité morale et politique.
Alors qu'en 1989, le centre de gravité des événements se situait clairement en Europe centrale et orientale, du moins à partir du prisme européen, aujourd'hui, il est plus difficile de situer l'épicentre des changements. Avec les révolutions arabes, l'on pourrait penser qu'il se situe sur les rives de la Méditerranée mais en fait, avec le développement d'internet et des réseaux sociaux, la question semble plus complexe. En effet, il semble qu'un des points communs de ces différents mouvements soit l'utilisation des réseaux sociaux pour échanger et se regrouper. Le sujet est d'actualité, puisqu'en ce moment même se réunit au jardin des Tuileries à Paris le e-G8, sorte de grand'messe de l’Internet
pendant deux jours, les 24 et 25 mai, à l’initiative de Nicolas Sarkozy, avant l'autre G 8, le vrai celui-ci à Deauville. Parmi les prestigieux invités entre autres, Mark Zuckerberg de Facebook, Eric Schmidt de Google, Jeff Bezos d’Amazon, ou encore le magnat des médias Rupert Murdoch. On y discutera surtout d'économie et d'argent, sur des thèmes assez classiques comme “Internet et la croissance économique”, "la propriété intellectuelle à l’heure du numérique” ou encore “encourager l’innovation”. Mais quid de l'utilisation d'Internet et de ses réseaux sociaux dans un cadre politico-social. Il ne semble pas prévu à l'ordre du jour de parler du fantastique rôle joué par Internet dans les mouvements démocratiques de part le monde. C'est vrai que ces révolutions se font justement contre un système économico-financier remis en question régulièrement mais qui pour l'instant tient bon. Mais pour combien de temps encore ?
Par principe, l'actualité des relations internationales est toujours chargée. Chaque année, mois...