La lumière crue cogne à la porte,
Envahit les recoins de cette place forte.
Ce vif éclat mordoré fait si peur.
Qu’elle renforce la soie avec ardeur.
Ballottée au gré des brises,
Pendue à un fil,
La vie s’écoule, insoumise,
Elle, reste, immobile.
Fragile esquif, oublié de la nature,
Pour les prédateurs, facile pâture.
Elle est blottie au creux du cocon étroit,
Mais la chaleur se givre d’un grand froid.
Dans la solitude confortable,
Son cœur se tarit,
Dans une terreur véritable
Son esprit grandit.
Ses rêves se peuplent du soleil,
Elle imagine dix mille merveilles.
Il y a fort longtemps, elle a aperçu.
Des pays épicés maintenant inconnus.
Elle concentre son âme,
Pour créer sa vie,
Refuse cette sombre trame,
Délivre l’envie.
Aveuglante énergie de volonté miraculeuse,
Pour transformer la courageuse tisseuse,
Dans l’aube rougeoyante d’un ciel d’été,
Le papillon, vers l’horizon, s’est envolé.
