Reflexe

Lʼété, ce moment magique de lʼannée. Pourquoi magique? Parce quʼil défie toutes les règles et transcende les ethnies et les castes. Pendant une période de quelque semaines, une trêve à lʼencontre de toutes les lois sociétales ancrées dans lʼinconscient de chacun, nous permet de nous sortir de nos conditions et de revenir à notre état primaire, dénués de toute exigence. La personne au bout de la plage? Inconnue. Pourquoi aller lui parler? Parce que lʼon peut échanger avec elle se morceau de trêve, autour du lubrifiant social désiré. A cet instant cet étranger nʼest plus la personne à quelque mètres de nous, mais fait comme nous, partie de cet endroit, où lʼindividu nʼexiste plus, mais est absorbé par une fièvre animiste. Alors on ose, on échange. Un bout de rêve, un morceau de réalité? Les possibilités ne font que se multiplier, et lʼon arrive à se réinventer. Appréciant chez lʼautre ce que lʼon aurait voulu être, découvrant ce que lʼon pourrait devenir, cela peut nous laisser quelque fois un peu amer. Mais quʼimporte nous en redemandons, et cela aussi longtemps  que la nuit épargnera nos yeux. Peut être quʼau bout de quelque temps aurons-nous envie de nous détacher de cet être global en mouvement, en réponse à un appel de la chaire, seul exception permise a ce moment dʼun tout.

NY