Chanel est de plus en plus mal en point

J'ai enfin reçu l'autorisation de travail. Donc fini la plage et j'ai du retrousser mes manches pour m'activer un peu. Enfin, retrousser les manches, c'est un bien grand mot, étant donné que l'on n'a pas le droit de se les retrousser (les manches) car on doit porter des vêtements de travail à manche longue descendues jusqu'en bas et tant pis si on transpire de chaud la dedans, on n'échappe pas à la vigilance des gardiens qui nous rappellent immanquablement à l'ordre si on transgresse cette règle même un tout petit peu. En plus des manches longues, je dois porter en permanence mon casque, mes lunettes de protection, mes gants, mes chaussures de sécurité et mes protections auditives, mais cela est du grand classique. Pour décrire le site, imaginez une grande baie en arc de cercle presque entièrement fermée avec une vallée complètement plate formant elle aussi un arc de cercle plus prononcé, avec la ville sur le littoral  et des champs tout autour, puis en bordure de cet arc de cercle des montagnes entièrement couvertes de forêt. Le site se trouve tout au fond de la vallée au flanc de ces montagnes et on y arrive par une route privée. C'est un site de traitement du gaz qui est récolté sur une plateforme à 140km des cotes et acheminé vers ce site via des gazoducs et dans ce site, il y a 5 compresseurs à démarrer. Pour l'instant, un seul est prêt à être démarré mais quatre autres vont suivre bientôt. Quant au cinquième, je ne sais pas, car il est pour l'instant utilisé comme pièces de rechanges pour les quatre autres. Dès qu'une pièce déconne sur un compresseur, on dépouille le cinquième pour remplacer la pièce défectueuse et continuer ainsi à travailler. Et comme les pièces de rechanges n'arrivent pas vite sur site, car même si elles sont envoyés à temps, elles se trouvent souvent coincées aux douanes, et bien le compresseur qui a eu le malheur de porter le numéro 5 sans s'appeler Chanel est de plus en plus mal en point.