Faire Salon, c'est ouvrir les portes de sa demeure pour y recevoir des auteurs, des philosophes pour discuter, lire... Mme Geoffrin était ce qu'on appelle une salonnière (que le terme est laid !), c'est à dire qu'elle tenait un salon où les auteurs se pressaient.
A l'époque, c'était pour eux, un moyen d'échanger, de discuter et surtout... de vivre !
Être accueilli dans un salon, c'était d'abord pouvoir manger, la table de Mme Geoffrin, au 18ème siècle, était parait-il simple, mais copieuse, ensuite, c'était également un moyen de trouver des mécènes, de faire sa pub aussi !
Sur ce tableau, on voit en train de faire une lecture d'une oeuvre de Voltaire devant un public nombreux et attentif... Passons sur le côté, théâtral de la mise en scène du au fait qu'il a été fait de manière posthume (Mme Goeffrin est morte en 1777, le tableau date de 1812 !), on reconnait beaucoup de monde (et du beau), dont je vous passerai les noms, mais on retrouve notamment Diderot, d'Alembert, Montesquieu, Marivaux, Rousseau et Buffon (j'en passe, la liste ressemble parfois à un plan de métro parisien !)
C'est une belle vitrine. Le salon de Mme Geoffrin accueillait également des artistes, et non uniquement des philosophes ou des écrivains. En concurrence avec d'autres salons plus clinquants qui s'amusaient à copier le style de la Pompadour, celui de Mme Geoffrin resta très simple : mobilier sans ostentation, tentures peu luxueuses... Par contre, les murs étaient couverts de tableaux (comme on peut le voir) et démontraient qu'elle avait un goût pour l'art et non pour l'apparence du mobilier !
Anicet Lemonnier - 1812 - Lecture de L'orphelin de Chine de Voltaire chez Madame Geoffrin
Thème du mois de Mai : Lisons en groupe !
Thème du mois de Juin (dès la semaine prochaine donc !) : Correspondance