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La planche et le courant...

Publié le 29 mai 2011 par Adamante

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Anne avait fait un article sur lequel j'avais laissé, un "poécommentaire" et je lui avait suggéré que nous fassions un "dialogue pour le théâtre".

Après avoir fait remonter mon commentaire dans son article, elle a publié une suite  que vous pouvez lire ICI avant, après ou pendant (toutes fenêtres ouvertes) avoir lu ma réponse.

Anne a pris la voix de la planche abandonnée, moi celle du courant.

Y aura-t-il une suite à l'histoire ?

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Le courant :

Que sais-tu du rêve

Planche brisée

Dédaignée des hommes ?

Que sais-tu des rives inconnues ?

La brindille ?

Morte de soleil

Abandonnée à moi

Rejoindra le limon

pour enrichir la Terre

Ou emportée par un oiseau

Deviendra nid…

L’arbre qui pleure

Et tend les bras

pour me toucher

Sur quoi pleure-t-il ?

Sur le courant qui passe

Sans l’emporter ?

Sur ses feuilles perdues

Venues me retrouver ?

Feuilles perdues de vent

ou de saison

Elles seront

Limon

Au fond du lit de la rivière

Le galet ?

Poli

Transformé

En chemin vers l’esquisse

Cherche l’épure

Pour mieux refléter le soleil

Au fond des eaux

Il roule, se heurte

Se peaufine

Il lui faudra beaucoup de temps

Pour redevenir Terre

Mais il sait la patience

Le bois ?

Tout gonflé d’eau

Fatigué du voyage

Au hasard d’un méandre

Affectionné des herbes

Doucement s’abandonne

Il se transforme

Se désagrège

Se confond à moi

Se dépose à la rive

Il va nourrir la terre

Et fleurir au printemps

Devenu fleur des champs

ou prairie

Planche blessée

Désormais inutile

à ton monde

Tu es venue à moi

Toi l’exclue

Je t’ai bercée

Je te berce encore

Toi la rejetée

Je t’entoure des flots

Entends-tu leurs murmures ?

Ils ne te parlent que de vie

D’expériences

Ils te parlent d’ailleurs

D’un monde inconnu

Où les planches

Ne disparaissent

Que pour renaître

À une vie nouvelle

Une autre forme

Une autre fonction

Ils parlent d’aventure…

La main d’un nécessiteux

La cheminée

La flamme

La cendre

Enfin la Terre ;

La main d’un enfant

Peut-être

Une cabane

Dans un arbre

Loin du sol

Loin de moi

Un cheval fier

Le galop

Entends-tu les rires ?

L’enfant joue

Tout est possible

à qui avance

Sans regarder derrière soi

En confiance

Une chose est certaine

Le bout de ton voyage

C’est la Terre

Car elle est mère

de toute chose.

©Adamante


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