Et Zola nous parle de BDSM. Je ne plaisante pas ! Les relations entre Marthe et l'abbé dérive petit à petit de la simple bienveillance à un rapport de masochisme et de domination. Marthe qui vivait sa petite vie paisible de femme à l'écart de tout, mais heureuse dans son ménage, commence à désirer autre chose... et fini par s'abandonner à la religion.
Rien de sexuel... en tout cas, rien d'explicite, ni même de suggéré. La force de Zola est de sous-entendre cette relation domination-soumission à forte tension sexuelle qui s'installe petit à petit à travers la religion et l'emprise que l'abbé développe de plus en plus sur Marthe. Et qui finit par aller trop loin. Au-delà du religieux, au-delà de ce que l'abbé est capable d'accepter. Parce qu'après avoir été soumise à tous les caprices de ce dernier et de son entourage, Marthe finira par comprendre qu'une relation de ce type doit être à double-sens... et voudra retrouver sa vie d'avant.
Zola se cache peut-être derrière la fragilité d'esprit de Marthe et de Mouret (la peur de la folie est constante... ), mais comment ne peut-on pas comprendre l'endoctrinement (religieux ou autres) quand on voit comme l'abbé arrive à ses fins... sans en avoir l'air. Et pourtant Mouret a du caractère, et pourtant Marthe n'est pas religieuse, et pourtant... des gens normaux intelligents qui finissent par succomber à un esprit particulièrement retord.
Bon, et puis, c'est aussi chaud, vivant... On se laisse facilement bercé dans ses petits îlots de verdure où se nouent les intrigues pour reconquérir Plassans et en faire à nouveau une bonne petite fille docile de l'Empire.
Si ça vous tente, l'ebook paraîtra le 15 juin sur Podlit.fr