Léontine Lippmann (1844-1910), par son mariage Madame Arman, dite Madame Arman de Caillavet, amante et égérie d’Anatole France ( 1844 1924 )…
MADAME ARMAN DE CAILLAVET (1855-1910) —, née Léontine Lippmann, d'une intelligence supérieure, belle-soeur d'Alexandre Dumas…
Vers 1878, au 12, Avenue Hoche, près de l'actuelle place Charles de Gaulle, elle reçut dans son salon, le gratin parisien, l'élite de la société intellectuelle française dont plusieurs dreyfusards. Son mari, l'homme de lettres, Gaston Arman de Caillavet veillait à la qualité gastronomique des réceptions.
Elle a un fils : Gaston Arman de Caillavet ( 1869 1915 ):
Marcel Proust, dont il était proche, emprunte certains de ses traits de caractère et des faits de sa vie, pour son personnage de Robert de Saint-Loup de La Recherche. Il fait sa connaissance à la fin de son service militaire en 1889 et Proust croit tomber amoureux de la fiancée de Gaston, Jeanne Pouquet (1874 1962 ), dont il s'inspire pour le personnage de Gilberte de La Recherche.
Gaston se marie avec Jeanne Pouquet en mai 1893. Proust refusera d'être garçon d'honneur. Anatole France et Madame Arman de Caillavet accompagnèrent les jeunes époux pendant leur voyage de noces en Italie. Proust leur rendit visite des années plus tard dans leur appartement du 40 rue de Courcelles et s'intéressa à leur petite fille Simone , Il reporte sur la fille son affection pour la mère, rêvant à la destinée d'une fille de Saint-Loup et de Gilberte.
De cet amour de jeunesse, il fera la mademoiselle de Saint-Loup d’À la recherche du temps perdu, tandis que Jeanne Pouquet, la mère, lui inspirera le personnage de Gilberte Swann.
Jeanne Simone de Caillavet est une femme de lettres et mannequin française, née en 1894 et morte en 1968 à l'âge de 74 ans.
En 1910, Proust écrit à Simone : « Vous me feriez très plaisir si vous me donniez votre photographie. Je penserai à vous même sans photographie, mais ma mémoire fatiguée par les stupéfiants a de telles défaillances que les photographies me sont bien précieuses. Je les garde comme renfort et ne les regarde pas trop pour ne pas épuiser leur vertu. »
Il finit par obtenir aussi la photographie de la mère, ainsi que celle, fameuse, prise au tennis du Boulevard Bineau et sur laquelle il joue de la guitare avec une raquette
Gaston Arman de Caillavet mourut d'une maladie qu'il avait contractée pendant l'été 1914. Sa famille et Proust en furent accablés. Jeanne Arman de Caillavet rendit visite à l'écrivain au 102 boulevard Haussmann en voiles de deuil et Proust ne pouvait retenir ses larmes : « Marcel, je vous fais beaucoup de peine, laissez-moi partir ! » s'écria-t-elle à la fin. Jeanne se remaria plus tard avec son cousin, Maurice Pouquet.
Simone a le goût du « monde » et celui des lettres. A vingt-quatre ans, elle publie un recueil de poèmes, que préface Anatole France ( photo, à droite ).
Elle épouse en premières noces George Stoïcescu, diplomate roumain. Le ménage ne dure pas. En 1924, elle fait la connaissance à Paris de l'écrivain André Maurois ( 1885 1967 ) entre autres biographe de Proust... ; veuf d'un premier mariage. Elle l'épouse en 1926, à Saint-Médard-d'Excideuil où les parents de Simone sont propriétaires du château d'Essendiéras.Cette propriété acheté par son ancêtre Antoine Pouquet (1757-1833) qui avait épousé Marguerite Gay sera du temps des Pouquet et des Maurois un haut lieu de la culture littéraire et de la culture agricole. Bien que se sachant moins aimée que Jeanine, la première épouse, elle se dévoue à l’homme qu’elle aime et à l'écrivain qu'elle admire.
Cette année-là, André Maurois lui fait un envoi sur son ouvrage Ariel ou la Vie de Shelley: « À Madame Simone de Caillavet qui aime les poètes et qui mérite de les aimer. »
Simone pose dans les magazines pour Lucien Lelong, le couturier chez qui elle s'habille, comme le font d’autres femmes très en vue : la danseuse Georgia Grave, la comtesse de Chabannes, la princesse Galitzine, Natalie Paley, Baba de Faucigny-Lucinge.
Les relations de Simone facilitent l'élection de son mari à l'Académie française, le 23 juin 1938.
Pendant la guerre, le couple s'exile aux États-Unis. Jeanne Pouquet reste seule au château d'Essendiéras. Son antidreyfusisme cause quelques ennuis à son gendre, accusé d'avoir été collaborationniste malgré ses contributions à Radio Londres.
En 1947, elle laisse André partir seul pour un voyage de conférences en Amérique du Sud. Il s'enflamme pour Marita, une de ses admiratrices péruviennes. La liaison se scelle de cinquante-quatre lettres d’amour fou. Simone apprend, et pardonne. Neuf ans plus tard, pour prouver à André qu’il s'est trompé sur cette femme, elle l’invite à Paris. Elle-même ne s’est pas trompée : il est déçu. Simone peut exiger et obtenir la restitution des lettres péruviennes. Marita les lui vend et repart seule pour le Pérou.
Simone meurt en 1968, un an après son mari. ( Source Wikipedia )