(Info Allain Jules) Paris – Avec la disparition, en 2004, du journaliste Guy-André Kieffer, la France avait depuis belle lurette le clan Gbagbo dans le collimateur. Michel Legré, le beau-frère de sa femme, Simone, est tenu pour le principal suspect et lors des visites des magistrats français sur le territoire ivoirien, il a tout le temps été auditionné. Des rumeurs ont toujours attesté que le journaliste avait été tué au palais présidentiel, ce qui rejoint le dernier dossier Yves Lamblin (le président de Sifca, première entreprise de Côte d’Ivoire) et Stéphane Frantz di Rippel, le directeur du Novotel d’Abidjan qui risque de faire extrader Laurent ou Simone Gbagbo à Paris, en France. Ambiance.
Selon une source très introduite et bien informée du quai d’Orsay et du ministère de la Justice, les choses semblent se préparer et vont se précipiter. Comme au temps de la présidence Laurent Gbagbo, qui n’avait pas fait jouer l’accord de 1961 entre la France et la Côte d’Ivoire qui porte sur la coopération pour les personnes recherchées avec le dossier Youssouf Fofana du « gang des barbares », Alassane Ouattara, le président ivoirien, comme son prédécesseur, risque d’avaliser une demande d’extradition française, procédure normalement très longue, qui s’écourtera à la Fofana. Exceptionnelle, donc.
Les preuves qui s’accumulent depuis la découverte des corps de Yves Lamblin (le président de Sifca, première entreprise de Côte d’Ivoire) et Stéphane Frantz di Rippel, le directeur du Novotel d’Abidjan, enlevés le 4 avril et retrouvés morts, ont été conduit « au palais présidentiel occupé par Laurent Gbagbo » où ils ont été torturés avant d’être exécutés. Leur tort, celui d’être blanc et..Français. On ne peut oublier, aussi, le Malaisien et le Béninois qui avaient eux aussi, subit lev même sort mais, jusqu’à présent, leurs corps n’ont pas été retrouvés. Comment peut-on expliquer cette barbarie ? On ne peut l’attribuer qu’au manque total de la vie humaine, d’autant plus que ces personnes n’avaient rien à voir avec le conflit post-électoral ivoirien. Quel manque de discernement !
Manuel Noriega
L’Élysée n’est pas en reste. Le 21 mai dernier, le président français Nicolas Sarkozy avait indiqué espérer que les deux Français étaient toujours vivants et promis que les auteurs de leur enlèvement seraient « punis sévèrement ». Mais, morts aujourd’hui, le courroux du premier des Français risque d’être terrible. Le ou les commanditaires connus, ça risque d’être délicat pour le président Laurent Gbagbo. Ce serait disent certains observateurs, une épine enlevée sous les pieds du président ivoirien Alassane Dramane Ouattara.
Selon notre source, des juges chargés de l’enquête qui s’étaient rendus à Abidjan la semaine dernière, reviendront probablement dans les tous prochains jours pour venir entendre Laurent Gbagbo et ses proches, surtout son épouse Simone, avant une éventuelle extradition. A la prison de la Santé, dans le 14e arrondissement de Paris, dans le carré VIP, se trouve un autre président, l’ex-président du Panama, Manuel Noriega, extradé des États-Unis et condamné en juillet 2010 à sept ans de prison pour blanchiment d’argent.