Scènes d'un moment de grâce quotidien

Publié le 04 juin 2011 par Anaïs Valente

21 heures.

29 degrés à l'ombre.

Les briques rejettent encore la chaleur accumulée par cette journée caniculaire.

J'ai déserté l'extérieur à 14 heures déjà, après avoir tenté durant une demi-heure de faire un peu de peinture sur la terrasse.  Sensation d'insolation.  Rapide.  Je n'aime le soleil qu'à l'ombre.

21 heures.

Je tente une sortie.

Il fait encore chaud, mais d'une chaleur agréable, cette fois.

Temps d'arroser.

Ma lavande qui me prépare de quoi faire un chtit sachet.

La menthe, le persil, la ciboulette, dont les feuilles, et même les fleurs, pour la ciboulette, ont ravie mes papilles ces derniers jours.  J'apprends à en faire usage dans mes salades et taboulés.  Un pur bonheur.

Quelques pensées qui m'en inspirent...

Ma clématite lilas, qui m'offre des fleurs par dizaines.

Une vasque à bulbes dans laquelle j'ai ajouté de petites graines, reçues il y a quelques mois lors de funérailles, à planter en souvenir d'elle.  Chaque fois que je les arrose, j'y pense.  Pas encore de fleurs, mais j'ai bon espoir.

Une seconde clématite, qui ne fleurit pas.  Oh, surprise, une fleur.  Bordeaux.  Minuscule, au point que je ne l'avais pas remarquée.  Des boutons se préparent.

Une petite fraise, je la dévore.

Mon vieil hortensia, qui m'offrait des fleurs ternes et beigeasses l'an dernier, s'est remis au rose cette année, va comprendre.

Troisième clématite, pleine de boutons.  Pas de fleur encore.  Elles s'annoncent grosses.  Seront mauves, mais j'ignore dans quelle nuance.  La surprise est pour demain sans doute.

Les oiseaux, qui chantaient encore à tue-tête il y a peu, se sont soudainement tus. Heure du repos pour eux.

Pour moi aussi, j'ai fini d'arroser.

Je m'installe sur mon transat et je ne fais rien, sinon regarder.  La beauté de la nature qui s'épanouit à son échelle sur ma chtite terrasse.  Les lampes solaires qui, chacune à leur tour, commencent leur nuit. Sinon écouter.  Le silence.  Interrompu un bref instant par une valse de Vienne, dans le lointain.  Sinon sentir. L'odeur de la journée qui se termine.  Sinon ressentir.  Une quiétude infinie.

Un pur bonheur.

22 heures.  Il pleut.  Je rentre conclure mon moment de grâce avec une xième vision de "J'me sens pas belle", mon film chouchou, en mangeant un tiramisu spéculoos home made et en me désaltérant d'un jus d'abricot.