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Nouvel extrait : où Philippe envisage de jeter son ex-femme par la fenêtre

Publié le 06 juin 2011 par Paumadou

Extrait du chapitre 4

[...]

Un sifflement dans l'air. La chaleur s'abattit brusquement sur la joue de Philippe, mais il n'en ressentit rien à l'exception d'une certaine surprise et d'un commencement de brûlure. Abasourdi, il lui fallut un instant pour savoir si le brasier qui enflammait désormais sa mâchoire était dû à la gifle, la honte d'être puni comme un gamin ou bien la haine qu'il avait longtemps refoulée. Des trois éléments, à ce moment précis, il en ressortait que la haine était certainement le plus fort. Elle lui prenait les tripes et le poussait à réagir. Chose qu'il s'était toujours refusé de faire, tant il trouvait que céder ainsi à des instincts bestiaux et mesquins – haine, envie de revanche, de sang – était indigne d'un homme civilisé. Mais l'était-il encore ? Delphine lui en avait tellement fait baver que parfois, il se sentait comme un animal perdu.

« Et tu vas faire quoi d'autre ? Me lancer un huissier aux trousses pour ta malheureuse pension ? Il peut venir ! Il n'y a rien ici qui vaille la peine, tu as tout emporté ! Et mon compte en banque est tellement bas qu'il n'en tirera rien. RIEN tu m'entends !

– Tu es un égoïste ! Et tes filles, tu y penses un peu à tes filles ?

– Parlons-en de MES filles ! Je ne les vois jamais. Tu refuses toujours de me les amener. Je suis quand même leur père, nom d'un chien ! J'ai le droit de les voir !

– Mais tu ne payes pas leur pension. Ce serait un moyen de leur montrer que tu tiens à elles ! »

La rage bouillonnait, et s'il ne se contenait pas, il aurait bel et bien jeté Delphine par-dessus la rambarde du balcon.

« Comme si elles s'en souciaient ! C'est toi qui la veux, ta pension. C'est le seul moyen que tu as de me torturer, d'avoir une raison de venir ici pour m'accabler ! Comme si ton départ n'était pas suffisant, comme si l'absence des filles n'était pas une punition !

– Ne recommence pas ! Tu sais parfaitement qu'on ne pouvait plus vivre ensemble !

– Arrête. TU ne pouvais plus vivre ici. C'est uniquement TOI qui es en cause, Delphine. Je t'aurais gardée sans problème. Et les filles n'ont jamais eu leur mot à dire non plus. Tout est de TA faute !

– Ah ! »

Une défenestration, après tout, quand on était une femme en bonne santé, on pouvait y survivre. Les chances diminuent drastiquement à partir du cinquième étage, pensa Philippe. Une chance pour Delphine que l'appartement ne soit qu'au quatrième.

« Tu n'auras pas de pension. Pas tant que tu m'interdiras de voir les filles.

– C'est du chantage ? Tu me fais du chantage ?

– Parfaitement ! Si je dois remplir mon " rôle " en payant ta maudite pension, tu as intérêt à remplir le tien en m'amenant les filles !

– Elles ne veulent pas te voir. Elles ont leurs amies là-bas et à leur âge, c'est important de passer du temps avec elles.

– Elles avaient leurs amies ici aussi. Mais visiblement, tu te fiches de savoir ce qui arrivera si elles ne voient pas leur père. Tu te fous complètement de savoir si MOI, j'ai besoin de les voir.

– Paye ta pension ! »

Elle avait dépassé les bornes. Il l'agrippa par le bras et l'entraîna.

[...]

Envie d'en lire d'avantage ? C'est par là >> Absences roman de Pauline Doudelet

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