Je n'en fait pas partie.
Mais les internets sont l'endroit idéal pour piquer des idées intelligentes et les mettre à ta sauce.
Par exemple, Holden Robert, en plus d'avoir un nom qui sonne fichtrement mieux que le mien (c'est indéniable, chaque fois que quelqu'un cherche ses glaires au fond de sa gorge, j'ai l'impression qu'il crie mon patronyme), il a eu l'idée du siècle. (note pour les bras cassés: il faut cliquer là ou c'est écrit en bleu, sinon tu vas plus rien comprendre à la suite du post, tu verras, tu perdras pas ton temps, c'est joli).
un couteau suisse... en voilà une bonne idée...
Donc Holden, il veut savoir ce que je sauverai en cas d'incendie intempestif de ma maison. Enfin... intempestif... Quand on est Almira Gulsh, on part de chez soi pour une semaine en laissant le gaz et toutes les bougies de l'appartement allumées, ça assainit l'atmosphère. Vu comme ça, on fait bien de poser la question, autant que je prépare une petite boite ignifugée, par mesure de précaution.
J'aurais bien envoyé une photo joyeusement agencée à Holden Robert, mais mon talent pour la photographie n'a dégal que mon don pour le ping pong. Autant dire qu'il est inexistant. J'ai donc décidé de mettre en place The Almira's Burning Project, avec l'accent du Texas et par écrit. Ce qu'il y a de formidable avec mon projet, c'est qu'en plus de lister ce que je voudrais sauver, je vais pouvoir lister ce que je laisserai volontiers cramer.
Ce que je laisse brûler:
- Mes affaires de sportNe nous leurrons pas. C'est pas parce que je possède une paire de chaussure de running, une paire de baskets, des chaussures de rando, la panoplie de la parfaite petite nageuse, des brassières de sport, un tee shirt qui absorbe la sueur, un short en lycra, des chaussettes de tennis, un sac à dos décathlon et une gourde pleine d'isostar que je suis une fille qui se bouge. Comme on le dit, c'est pas l'équipement qui fait la nonne. Au mieux, tout ça me donne bonne conscience. Au pire, ça prend une place folle et la poussière dans mes placards. Mon quota d'activités physiques s'élève à une séance qui fait des courbatures par changement de saison, ce qui est largement insuffisant au vu de la flasquitude de mon muscle fessier.
- Mon code de la routeInutile de s'encombrer avec des choses inutiles. Ma maison est en train de cramer, faut que je sauve ma peau. Je ne vois pas pourquoi je m'encombrerai d'un bouquin qui de toute façon ne m'est d'aucune utilité. Tenter d'apprendre à conduire à Almira Gulsh équivaudrait à apprendre à le grec ancien un opossum. Ce serait une fastidieuse et inutile perte de temps. Nombreux sont ceux qui lui ont proposé de lui inculquer les rudiments de la conduite automobile. A l'heure actuelle, nous n'avons toujours pas retrouvé leurs cadavres, malgré des recherches intensives.
- Mon fer à repasserJe sais même pas à quoi ça sert.
- Mon jean Le Temps des CerisesJe ne l'ai pas acheté. On me l'a donné. Il est savamment troué, délavé, usé aux endroits ou ça fait genre. Sauf que je suis peut être une vielle conne, mais j'estime n'avoir besoin d'aucune sableuse pour que mes jeans aient l'air d'avoir vécu leur vie. Oui, je fais partie de ceux qui pensent que mettre 150 boules dans un jean neuf qui a l'air vieux est tout de même une belle connerie. Or, quand ta maison brûle, les conneries, tu les abandonne sur place.
- Mes migrainesQu'elles crament ces putes.
- Mon pot de basilicJ'ai tellement la main verte que les plantes se suicident quand je m'approche d'elles. Pas la peine d'essayer de sauver mon basilic, il est déjà mort.
- Mes poilsJ'ai du sang méditerranéen. No comment.
- Ma mémoireElle est défectueuse. Un vrai poisson rouge. Je ne me rappelle plus de ce que j'ai fait hier, de l'endroit ou j'ai posé mes clefs, de mon code de carte bleue, du prénom de mon mec, du théorème de Thalles, du nom du président de la république, du mode d'emploi de ma machine à laver, de mon mot de passe gmail, la la réponse à ma question secrète. Un truc qui marche aussi mal, tu le laisse brûler, en espérant en trouver un en meilleur état.
- Mon deuxième pied gaucheUn c'est largement suffisant
- Mes affaires de skiParce que Almira et Sport de Glisse dans la même phrase, ça finit toujours par une fracture
- Ma pile de DVD ouzbèques ou chinois des années 40, que j'avais acheté deux euros pièce sur CDiscount pour faire mon intello. C'est moche de se la péter. Autant tout laisser se carboniser.
Ce que je prends avec moi:
- Mon kit d'indécrottable geekAKA le Macbook, l'iphone et le disque dur externe. Si j'avais je choix entre les sauver eux ou sauver ma maman de ma maison en flammes, j'avoue que pendant une seconde, j'hésiterai.
- Mon poster de l'Attack of the 50ft. WomanSurtout parce que j'ai jamais réussi à savoir si elle avait une culotte ou pas. Ma théorie concernant cette image, c'est qu'elle n'en a pas, et que les petits bonshommes en bas courent affolés, parce que non seulement un vagin géant ça n'a rien de bucolique, mais en plus niveau odeur, ça te desquame les narines. Tant que je ne sais pas, je ne peux pas me passer de mon poster.
- Ma boule magiqueUne fois, je lui ai demandé si elle me trouvait belle et intelligente. Elle a répondu "absolument" sans sourciller. Et une boule magique, ça ne ment jamais. Je ne vois pas comment je pourrais m'en séparer.
- Mes théièresJe ne peux pas avoir de chat. Alors comme il me fallait une lubie de vielle folle, je me suis rabattue sur les théières. J'en ai un wagon, dont certaines plutôt gores. Pas facile à sauver, mais quand même, une collection de théière, ça vaut son pesant de cacahuète, au bas mot.
- Mon sèche cheveuxC'est ça ou je suis condamnée à ressembler à un cocker hirsute.
- Ma collection de robes vintageElles ont le don de faire s'arrêter les gens dans la rue. Ils s'arrêtent pour vomir, certes, mais il s'arrêtent. Je sens que je tiens un truc là, ce serait dommage de le laisser filer (je garde toujours dans un coin de ma tête l'idée d'ouvrir un blog mode, je suis sure qu'elle est là la clef du succès).
- Monsieur PommeDepuis que j'ai 18mois, Monsieur Pomme m'aime de manière inconditionnelle. Même si j'ai à plusieurs reprises tenté de lui arracher les bras et la tête. Il me regarde toujours avec tendresse. Je lui dois bien ça.
- Mon paquet de linguiniLes incendies ça creuse.
- Ma peluche du chat de ChestchireMon maître à penser. Je peux pas l'abandonner.
En même temps, je trouve qu'on se prend vraiment la tête. La vraie question qu'on doit se poser si un jour ma maison brûle c'est de savoir si celui qui viendra éteindre le feu sera aussi physiquement intelligent que lui:
(c'est moi ou le feu ça donne chaud?)