C'est avec élégance que le président du directoire, Jean-Pierre Cassagne, a tiré sa révérence, hier soir, après 26 années passées à la tête de nos journaux. Christophe Galichon est le nouveau directeur général de Pyrénées-Presse.
«Ce n'est pas un moment triste ». Ces mots sont naturellement sortis de la bouche de Jean-Pierre Cassagne qui, dans l'ambiance tamisée du palais Beaumont et devant plus de 300 personnes, célébrait hier son départ à la retraite.
Personnage central de la soirée, le président de notre directoire, souriant et (presque) détendu, a ainsi posé avec élégance le point final aux 26 années vécues à la tête de nos journaux. La « joie profonde » avouée par JPC n'était nullement feinte. Devenu un jeune patron, dès l'âge de 26 ans, il a su, « avec les salariés », guider pendant plus d'un quart de siècle « le développement de tous les titres, aux côtés du navire-amiral ».
Demain, l'heureux retraité de 63 ans prendra peut-être un peu de hauteur, sur les cimes béarnaises, pour contempler ce que Pierre Jeantet, président du directoire du groupe Sud Ouest, a qualifié « d'oeuvre accomplie ». Tombé dans le chaudron des médias en suivant son grand-père René Cassagne, cet homme, « curieux et fédérateur », laisse à Christophe Galichon, 39 ans, le soin d'écrire la suite de l'histoire.
Ce dernier - nommé au moment où Nicolas Rebière est par ailleurs appelé à la tête de l'agence de Sud Ouest - a immédiatement pris la mesure de sa nouvelle tâche.
« Un rôle moteur »
« Il est assez vertigineux, mais appréciable aussi, de succéder à un homme tel que Jean-Pierre », n'ignore pas le directeur général de Pyrénées-Presse, désormais à la tête « d'une entreprise magnifique, entièrement tournée vers son territoire ».
Le territoire. Cette dimension, à laquelle nos journaux sont totalement identifiés en Béarn et Soule, est souvent revenue au fil des différentes allocutions. Et c'est bien sûr ancré dans ce même territoire que Jean-Pierre Cassagne, en « homme très attaché à ses racines », a su jouer « un rôle moteur », souligné avec force par Pierre Jeantet.
Dans un numéro de duettistes, Jean Marziou, rédacteur en chef, et Philippe Carrère, directeur des services, s'étaient auparavant attelés à un exercice difficile. Comment résumer en peu de mots « ce grand chapitre de l'histoire de nos journaux » écrit par « un formidable capitaine de route » ? L'étoile nationale de la diffusion des quotidiens régionaux, récemment décernée, vaut tous les grands discours. Une vraie pépite sur le long sillon tracé par Jean-Pierre Cassagne.
===> Les députés, les journaux locaux et leur rotative
La photo n'est pas fréquente : les quatre députés béarnais côte à côte sur une même tribune. Il fallait une occasion exceptionnelle pour réunir Martine Lignières-Cassou, François Bayrou, Jean Lassalle et David Habib. La réception donnée pour le départ à la retraite de Jean-Pierre Cassagne a servi de prétexte.
Tour à tour, ils ont souligné l'importance de « la presse de territoire » qui constitue, selon eux, « un lien nécessaire » à la vie locale. Les parlementaires ont encore témoigné que les trois journaux, ancrés dans la réalité béarnaise et souletine depuis plus de soixante ans, s'y sont totalement identifiés.
Interpellés à leur arrivée par les personnels de Pyrénées-Presse, inquiets pour l'avenir du site d'impression installé à Morlàas-Berlanne, les quatre députés ont pris une position commune pour souhaiter le maintien de cet outil industriel en Béarn.
Comme en écho, Jean-Pierre Cassagne s'est tourné vers les forces vives de la région à la fin de son intervention. « Aucune décision n'est encore prise », a-t-il assuré. « Mais un outil industriel aussi lourd aurait plus de chances d'être conservé en Béarn si le plan de charge était plus étoffé ». Pierre Jeantet a, lui, évoqué « des études de rationalisation ». « Nous nous interrogeons sur de possibles gains de productivité. La décision qui sera prise passera par la réalité des chiffres », a ajouté le président du groupe.