Magazine Humeur

Au revoir, maîtresse

Publié le 10 juin 2011 par Etsinonrien
Au revoir, maîtresseUne heure à papoter au téléphone mardi soir avec moi. A m'expliquer à quel point cela lui coûtait d'arrêter et de ne plus revoir ses "piou-piou" tous les matins.
L'ancienne maîtresse de petite section de maternelle de Lolotte et Chacha part à la retraite à la fin du mois. Une femme exceptionnelle qui n'a jamais eu d'enfants mais qui s'est consacrée toute sa vie à ceux des autres. 42 ans de bons et loyaux services, avec toujours la même envie de faire aimer l'école aux enfants."T'imagines le nombre d'années qu'ils vont passer à l'école, autant leur donner le goût tout de suite!" me dit-elle souvent. Elle a toujours su inculquer aux enfants les valeurs qui lui tenaient à coeur, le respect d'autrui, l'obéissance, la patience, l'effort. Tout en les gavant de tendresse et de bisous, parce qu'à cet âge-là, me dit-elle, ils en ont encore bien besoin!
C'est elle qui a pris ma Lolotte sous son aile, mon enfant "atypique" qui dérangeait un peu à ne pas vouloir rentrer dans le moule scolaire. Elle l'a défendue auprès de la directrice, l'a gardée dans sa classe les après-midi où elle ne voulait pas faire la sieste et mettait le bazar dans les couchettes... Sans elle, ma fille n'aurait pas pu aller à l'école l'après-midi, me mettant ainsi dans l'embarras quant aux modes de garde...
C'est elle qui a consacré des heures d'aide personnalisée à mon Chacha, nullissime en graphisme et incapable de tenir un crayon comme il faut... Elle était en admiration devant son côté scolaire ("rien à voir avec sa soeur!"), à tirer la langue pour faire ses boucles et à ne jamais se décourager parce qu'il n'y arrivait pas...
Elle a su tisser un lien affectif bien particulier avec mes enfants et avec nous, si bien que le tutoiement est devenu de rigueur, qu'elle téléphone de temps à temps pour discuter, qu'elle me claque la bise à la sortie de l'école. Le plus beau cadeau que l'on pourra lui faire pour son départ n'aura pas de valeur monétaire. Simplement ne pas l'oublier. L'inviter à déjeuner, passer la voir, prendre des nouvelles. Et c'est bien ce que nous avons l'intention de faire.
Merci pour tout, maîtresse.

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