L’actualité ne vous a sûrement pas échappé, elle est sans dessus dessous. Certains pays arabes et africains sont en train de connaître des moments historiques et pas forcément réjouissants. Je pense tout d’abord à la Côte d’Ivoire qu’on avait tendance à oublier depuis quelques semaines, où pourtant, la situation s’aggrave depuis quelques jours. Je pense aussi à la Lybie dont le dictateur a fait déclencher une guerre internationale au prix de plusieurs milliers de vie. Ou encore à la Tunisie et l’Égypte où le peuple à obtenu ce qu’il voulait. C’est dans ce contexte que j’introduis cet article.
Récemment a été « fêté » au Sénégal le 11e anniversaire de l’alternance. Comprenez la 11e année que l’actuel président est au pouvoir et a mis fin à quarante ans de régime socialiste. Pourtant, onze ans après, les sénégalais estiment que les promesses n’ont pas été tenues. Entre l’augmentation du coût de la vie, les délestages de courant, les mauvais investissements et j’en passe, les gens commencent à exprimer leur mécontentement et veulent du changement. Cette grogne est donc descendue dans la rue le 19 mars dernier. Le gouvernement a vraiment redouté cette journée attendue comme « sous tension » et vue l’actualité mondiale, c’est compréhensif même si les sénégalais sont connus pour être plutôt pacifistes. Tout au long de cette journée, il y a eu deux-trois rassemblements et marches de quelques milliers de personnes de l’opposition clamant « Qu’il parte! », « Qu’il s’en aille! » en s’adressant au président. Les français, eux, ont été conseillés de rester chez eux et éviter tout rassemblement, ce que j’ai fait bien que des amis « toubab » se soient joints aux manifestations sans soucis. Aucun gros débordements n’ont été déplorés et c’est tant mieux. Tant mieux, car je me dis que cette vague de révolte qui touche les pays tel le tsunami dont a été victime le Japon, puissante et incontrôlable, pourrait bien arriver sans prévenir. Pourtant, la plupart des sénégalais pensent que ça n’arrivera pas car ils sont trop « calmes ». Pourvu qu’ils disent vrai.
Autre fait marquant dans l’actualité sénégalaise, plusieurs personnes se sont immolées (pour diverses raisons) devant le palais présidentiel à Dakar en l’espace de quelques semaines. Le genre d’évènement isolé qui interpelle.
C’est cette accumulation de faits locaux couplée à un contexte de « crise » internationale et des élections présidentielles arrivant à grand pas (début 2012) qui me (nous) fait tendre davantage les oreilles quant à la stabilité du Sénégal. Que les choses soient claires, je déteste la politique et, en tant qu’étranger, je me mêle encore moins de celle du Sénégal. Je fais seulement un constat de la situation telle que je la ressens, basta.
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