Magazine Journal intime
Cette fois c’est sûr
Publié le 12 février 2008 par Anaïs ValenteJe m’étais dit que peut-être je n’étais pas dans de bonnes dispositions au moment de la dégustation des Ladurée : estomac barbouillé, moral en berne (sans que j’en eus pleinement conscience), esprit perturbé par mes questions sur Louis-Auguste, Marie-Antoinette et l’histoire de France… que sais-je.
Parce que, comment était-il possible que je n’aie pas craqué comme une allumette rien qu’en les reniflant, qu’en les zieutant, qu’en les dégustant, ces macarons Ladurée dont tout le monde parle, que tout le monde aime et vénère. J’ai craqué pour le design à l’ancienne de la boutique, j’ai craqué pour son côté glamourous-chic, j’ai craqué pour ces centaines de macarons qui s’alignaient poliment (un macaron parisien est toujours poli) sous mes yeux, j’ai craqué pour les jolis emballages. Et puis je n’ai pas craqué, telle une allumette mouillée, en les mangeant. Pas du tout. Aucune sensation, aucun orgasme.
De quoi se poser énormément de questions. Vu les orgasmes gustatifs répétitifs que j’avais vécus en mangeant mes premiers Darcis rapportés de Liège. Etais-je à jamais dégoûtée des macarons, quels qu’ils soient ? Mon organisme était-il arrivé à saturation en moins de deux mois depuis la découverte de mon tout premier macaron, le jour de mon anniversaire ?
Maintenant je sais.
J’ai mangé mes macarons Darcis livrés par Macarons-man, en provenance de Bruxelles, et je sais. Je sais que le cassis-violette, enfin découvert après tant d’attente (33 jours), est mille fois meilleur que le cassis-violette Ladurée, déjà relativement bon, je l’admets, sans être toutefois transcendant. Je sais que le pouvoir d’un seul petit macaron est tel qu’il devrait être remboursé par la mutuelle : remède contre la morosité, antidépresseur, idéal pour toute déclaration d’amour, orgasmisque à souhait, antidouleur, anti-tout ma bonne Dame. Je sais que ces macarons ronds doivent envahir les rues de Belgique, d’Europe et du monde entier, et qu’ils feront la renommée de mon pays, après les frites, la bière et le chocolat.
Je sais que ces macarons ronds sont les meilleurs au monde et que le monde doit le savoir.
Je me propose dès lors de devenir l’attachée de presse officielle de Monsieur Jean-Philippe Darcis, parce que personne mieux que moi n’est à même de décrire le feu d’artifice des sens que représente un seul petit macaron rond de Monsieur Darcis, c’est maintenant indéniable (« toi Darcis moi Jane Austen », me dis-je à l’instant, après avoir dégusté un macaron praliné, c’est dire s’il doit contenir des substances clairement hallucinogènes).
Je me propose de faire découvrir au monde entier les macarons ronds belges, de parcourir les routes de France et de Navarre afin de présenter les macarons ronds à tous les futurs macarons-addicts. De devenir l’ambassadrice des macarons Darcis, tout simplement.
Je me propose de réfléchir à de jolies boîtes de présentation, des coffrets glamour, des boîtes cadeau à faire tomber en pamoison toute femme qui se respecte, parce que là est la grande lacune des macarons Darcis : les sachets en plastique ne les mettent définitivement pas en valeur. Il faut que ça change.
Et pour tous ces services rendus à la patrie, je ne demanderai aucune rémunération. Rien. Juste des macarons à volonté.
Tope là, Monsieur Darcis ?
Je dédie ce billet à Alex, à qui j’ai tant pensé en mangeant mes macarons cassis-violette.