Oui, ma vie de jardinier est de plus en plus difficile. Le problème principal, c'est la sécheresse. L'espoir renait chaque fois que la météo annonce une petite dépression, espoir toujours déçu. Il est tombé 40mm à Paris au début du mois et ici rien, ou presque rien : 7mm à Veneux et 7mm à Romilly. Cela peut suffire pour quelques jours à Romilly où la terre garde bien l'eau et le coin cultivé porte peu d'arbres. Cela ne suffit pas même pour un seul jour à Veneux. Le seul avantage de ces 7mm : la récupération de l'eau du toit. Et l'évaporation est terrible car il fait toujours plus de 20°. Je suis obligée de maintenir un minimum d'eau dans la mare pour la survie des têtards et des larves de libellules.
Je viens d'arroser la grand Sambucus palmensis. Il commençait à présenter des feuilles sèches. C'est pourtant un sureau résistant à la sécheresse mais pas autant que nos nigra locaux adaptés depuis des millénaires à la sécheresse du sable. A Romilly, sans aucun arrosage, les deux arbustes continuent à fleurir, ils ont eu une floraison prolongée cette année. Leurs corymbes sont un peu bombés, un aspect intermédiaire entre nigra et canadensis, et ils attirent tout autant les cétoines.
Mais le moins résistant à la sécheresse c'est Dracunculus vulgaris. Je l'arrose pourtant 2 fois par semaine. Le 28 mai sa fleur commence à plier :
Aujourd'hui il n'a plus qu'une seule feuille encore verte. Tous les ans c'est pareil, je n'ai jamais pu le mener jusqu'aux fruits. Il survit tout de même puisque tous les ans il refleurit. Cet automne il partira à Romilly.
Pourtant sur tous les sites français on lit qu'il veut un sol drainé et sec. Drainé ne veut peut-être pas dire hyper sec. Certains ne connaissent pas le sable pur et la sécheresse de Fontainebleau. Mais sur les sites en anglais on apprend qu'il a besoin d'un sol humide comme tous les arums. Voyez ce site qui le décrit à l'état sauvage dans un "fertile moist soil".