La tragédie de Fukushima m'a inspiré une réflexion (?) sur l'étrange parallèle qu'on peut établir entre le fol esprit de sacrifice consenti par certains Japonais (les kamikaze) durant la seconde guerre mondiale et celui, en 2011, de retraités, volontaires pour intervenir dans la sinistre centrale nucléaire irradiée.
En lisant la lettre d'un jeune aviateur, prêt à se jeter sur les navires de la flotte américaine, j'ai imaginé le courrier presque identique d'un type de 66 ans, décidé, pour sa communauté, de sacrifier sa santé et même sa vie en 2011 pour les mêmes valeurs que son jeune prédécesseur dont il aurait pu être le petit frère.
Aucun jugement de ma part. Chacun pensant comme il le souhaite.
La dernière lettre aux parents
de Kiyoshi Ensign OgawaL’Enseigne Kiyoshi Ogawa est mort à 22 ans dans une attaque kamikaze contre le porte-avions Bunker Hill (CV-17) le 11 mai 1945. Ce qui suit est une traduction imparfaite de sa dernière lettre émaillée de redites et d'imperfections de style [ 1 ]:
Il a été décidé que moi aussi je devais partir en mission en tant que digne membre de l'unité spéciale Corps.
Avec le recul, quand je pense que vous m'avez étreint dans vos bras pendant plus de vingt ans, je suis rempli de reconnaissance. Je crois vraiment que nul autre n'a vécu une vie plus heureuse que moi, et je suis résolu à rendre à l'empereur et à mon père toute leur gratitude.Au-delà de ces nuages de sable blanc, je ferai ma sortie avec un sentiment de calme.
Nulles pensées de la vie et de la mort viennent à l'esprit. Une personne meurt une fois. C'est un Honneur pour moi de périr pour la cause éternelle.Père et Mère, s'il vous plaît soyez heureux pour moi.Par-dessus tout, la mère, s'il vous plaît, prenez soin de votre santé. Je souhaite de la prospérité pour tous. Comme je serai au sanctuaire de Yasukuni, Père et Mère, je serai toujours vivant auprès de vous. Et de prier inlassablement pour votre bonheur.Je vais sourire le jour de ma sortie et pour toujours.
La dernière lettre à la famille de Katami Ogawa
L'ingénieur Katami Ogawa, 66 ans, est un ingénieur à la retraite de TEPCO qui a choisi de se sacrifier en intervenant dans la centrale de Fukushima pour continuer le sale boulot . Ce qui suit est une traduction imparfaite de sa dernière lettre. Ma chère femme, mes chers enfants
J'ai décidé que moi aussi je devais partir en mission en tant que digne membre des anciens ingénieurs de TEPCO. Avec le recul, quand je pense que je vous ai étreint dans mes bras pendant plus de quarante ans, je suis rempli de reconnaissance. Je crois vraiment que nul autre n'a vécu une vie plus heureuse que moi, et je suis résolu à rendre à l'empereur, à mes descendants et compatriotes toute leur gratitude.Au-delà des dangers de cette centrale nucléaire menaçante, je ferai ma sortie avec un sentiment de calme. Nulles pensées de la vie, de la maladie et de la mort ne viennent à l'esprit. Une personne meurt une fois. C'est un Honneur pour moi de périr pour la cause éternelle.Ma tendre compagne, mes chers enfants, s'il vous plaît soyez heureux pour moi.Par-dessus tout, ma femme, s'il vous plaît, prenez soin de votre santé. Je souhaite de la prospérité pour tous. Comme je serai au sanctuaire de Yasukuni auprès de mon frère Kiyoshi, chers tous, je serai toujours vivant auprès de vous. Et de prier inlassablement pour votre bonheur.Je vais sourire le jour de ma sortie et pour toujours.
Amis lecteurs, en ce qui me concerne, tout a été dit, même si j'éprouve un vague malaise en étalant avec une légèreté niaise, un rapprochement historique incertain et périlleux.Amusez vous bien et à après.