C’est aujourd’hui la 8 journée mondiale du don de sang et disons le tout net : les français ont encore de gros progrès à faire en terme de générosité sanguine. Car si l’ensemble des dons effectués dans l’hexagone permet en général de ne pas avoir recours à l’importation de globules rouges on est encore loin de l’engouement constaté ci et là en Syrie, en Lybie et en Afghanistan où hommes femmes et enfants de tous âges ne comptent pas leurs efforts, parfois dans des conditions d’hygiène déplorable.
Rassurons les homophobes qui me lisent cette année encore vous ne risquez rien : le don du sang reste interdit en France pour les personnes homosexuelles de sexe masculin. Et bien que mon penchant avoué pour les mathématiques (et surtout l’utilisation frauduleuse qui en est faite dès qu’un politicien donne un chiffre) ne me laisse pas insensible aux statistiques sur les populations sujettes au VIH je ne puis m’empêcher de jeter un regard las et méprisant sur les pratiques de l’Etablissement Français du Sang qui dit sur son site internet même : « Si vous êtes un homme et que vous avez (ou avez eu) des relations sexuelles avec un autre homme, vous ne pouvez pas donnez votre sang »
Et oui en 2011 on envoie des sondes sur mars et on engendre Justin Bieber sans toutefois être capable de dissocier les pratiques à risque (rapports non protégées) et les populations à risques. C’est un peu comme si au lieu de dire « qu’entre boire et conduire il faut choisir » on interdisait aux nordistes de prendre la route ou bien si pour lutter contre la pédophilie on imposait un suivi psychiatrique à tous les prêtres. Le raisonnement de l’EFS, couvert par le gouvernement français et réaffirmé il y a peu par Roselyne Bachelot ministre de la santé d’alors, tient de la rhétorique Zémmourienne et pour un peu on aurait pu lire que « la majorité des contaminés au VIH sont des homosexuels, c’est un fait » pour justifier leur exclusion des donneurs potentiels.
Ainsi bien qu’ayant conscience de la bêtise de ma posture, bêtise que j’appose en miroir à nos autorités de santé si compétente récemment (vaccin contre la grippe A, Médiator, …) et tout en saluant le travail souvent bénévole de ceux qui maintiennent cette ligne de vie solidaire entre le quidam hétérosexuel et le blessé dont on se fout de savoir les pratiques, je n’irai pas donner mon sang aujourd’hui.
Le mot de la fin, une fois n’est pas coutume, est pour Louis Nicollin : « L’homophobie c’est réservé aux petites tarlouzes»
Mo²…